Utile pollution ?

Publié le 18 janvier 2009 par Galaxiedesparadoxes@orange.fr

[Parution in Journal du Jeune Praticien n°278 du 30 juin 1993]

Un problème fâcheux peut-il se métamorphoser, sinon en solution, du moins en un allié inattendu ? Dénoncée universellement, la pollution se révèlerait ainsi un « auxiliaire » épidémiologique surprenant dans la prophylaxie du paludisme ! Libération (16/03/1993) rapporte que des enquêtes comparatives, récemment menées au Cameroun, ont montré que la présence de l’anophèle (et donc du paludisme) est bien moindre dans les villes que dans les campagnes, car « ruisseaux et mares de la ville sont devenus trop pollués pour permettre aux moustiques de se reproduire », cette pollution urbaine augmentant apparemment plus vite que la résistance des anophèles aux insecticides ou que celle des parasites aux antipaludéens. Comme les populations africaines vivent de plus en plus dans des villes (polluées), cet exode rural s’accompagne certes d’une paupérisation croissante, mais devrait au moins faire barrage à l’extension du paludisme, dans l’attente d’un vaccin ou de nouveaux traitements. En d’autres termes : tout n’est pas noir, quand rien n’est rose.