Les libéraux, ces indécrottables bisounours

Publié le 20 janvier 2009 par Frednetick

Quitte à devoir le dire encore une fois, j’aime les Libéraux. Cette fraicheur intellectuelle, cette foi quasi mystique en une humanité libérée et renouvelée, cet optimisme chevillée au corps comme un costume zenga au ventre rondelet d’un banquier londonien.

Oui j’aime ce fol espoir qu’ils nourrissent de voir une humanité délivrée de ce poids tutélaire et castrateur d’un état providence.

Oui je sens avec eux la brise de la liberté, ce parfum aux accents de jasmin qui caresse les nasseaux des foules opprimées, ces escalves d’un marxisme intellectuello-juridique. N’en doutons pas, le mal est gigantesque, incarné dans la figure détestable - et détestée - de l’Etat (je n’ose l’écrire avec un E majuscule tant je crains de réveiller la bête en l’appelant ainsi par clavier interposé).

Qui donc pour brimer la volonté émancipatrice de l’individu? Qui donc pour obliger le français, le maltais, le bougre et le bourgeois à fréquenter les pouilleuses écoles de la républiques, ces lieux de perdition intellectuelle, ces alcôves de l’embrigadement social?

Qu’il serait préférable de donner à chacun un chèque éducation pour lui laisser la chance, à lui le dépositaire d’une information libre et totale, de faire en pleine conscience le choix de la meilleure école! Car oui l’information est libre, librement accessible et ce n’est que par la magie noire de quelques mages matignonesques que les enfants d’ouvriers font le choix de fréquenter les bancs rugueux de la faculté plutôt que d’asseoir leur prolétaire séant sur les chaises confortables des grandes écoles.

Et qu’il serait bon de quitter enfin cette sécurité sociale qui se nourrit sur le dos des salariés, les ponctionnant sans fin pour nourrir son appétit vorace (moitié moindre que les sociétés privées mais c’est un détail)… Oh oui déjà je sens mes tétons poindre sous l’effet de cette brise libérale sur ma chemise en coton équitable.

Moi aussi je veux être un bisounours. Il ne me sied plus de croire que l’Homme serait incapable, laissé à lui même, de faire le bien. Plus de “passagers clandestins” de la société, plus de tricheurs car plus de règles sinon celles de vouloir bien vivre ensemble. Et alors naitra cette race de vainqueur, ces uber citoyens aux dents adamentines qui sauront sans l’aide de leur famille ni l’appui d’un patrimoine transmis, ni le support de quiconque, devenir des winners de la life.

Oui qu’il sera beau ce matin où se lèvera le soleil de l’espoir. Les rayons apotropaïques d’une Humanité enfin libérée de son joug millénaire, cessant enfin de ployer sous le poids écrasant d’une bureaucratie tatillonne. Enfin il pourra courrir se cacher dans la fôret pour éviter de se faire dépouiller par les winners de la life…

Oh oui ce sera beau…Trop beau pour être vrai..Damned, je me reprends en flagrant délit d’étatisme abscon..