Mon royaume pour un iceberg !

Publié le 22 janvier 2009 par Jlhuss

Nous vivons des jours d’extrême chaleur : l’air est lourd, épais, humide, rien n’est plus franchement sec, les mains sont moites, les pieds sont poites, ça sent le moisi. Cette touffeur est bien connue pour ses effets néfastes sur le comportement humain, surtout d’humains ayant vécu l’essentiel de leur vie sous des climats tempérés (normaux, quoi !) et que ce farceur de Destin a saisis un jour entre ses doigts délicats pour aller les déposer à 9000 kilomètres de là sur un grain de riz au beau milieu de l’océan indien.

Cela se traduit par l’apparition d’un état, d’abord intermittent, puis constant, de torpeur, d’apathie, de langueur ; ralentissement des mouvements, de la pensée. Disparition de toute forme de pensée. Le corps met son énergie à éviter de transpirer. Tout l’effort du cerveau consiste à contrôler les glandes sudoripares. Le moindre mouvement, musculaire, ciliaire, neuronal, est prohibé. Conséquence : les journées sont longues et vides. L’activité se concentre sur les vingt premières minutes, vers 5h30, quand il ne fait encore que 28°C : il faut enfiler un vêtement léger, et trouver la pose qui permettra de tenir jusqu’au soir sans trop suer, et puis attendre sans bouger.

Par cette chaleur, on peut… euh…pas travailler déjà ! Pas visiter de musées, non plus. (Rhôôôô ! Mais noooon, c’est pas à cause de la chaleuuuur, c’est parce qu’il n’y en a paaaas, des muséééées, iciiii !) On ne peut pas cuisiner pour ses amis, de toute façon, on ne veut pas voir ses amis parce que l’amitié tient chaud. Pas aller au marché, sous peine d’y finir fondu sous forme de petite flaque entre les oignons et le curcuma. Pas se coiffer, ni s’habiller, encore moins se maquiller. On peut rester moche et à poil. Pas de câlins pour autant, les corps tout luisants entrelacés, c’est joli dans les films, avec une musique sensuelle et sous l’artiste caméra du réalisateur. A la place, on pourrait jouer au scrabble, mais les pièces glissent des doigts, c’est pénible.

En revanche, par cette chaleur, on peut se faire une petite épilation intégrale gratuite, rien qu’en se levant d’un coup sec du canapé en cuir sur lequel il conviendra, au préalable, de rester assis une dizaine de minutes quasiment dévêtu. (Ne fonctionne pas avec un revêtement tissu.) Mais on ne peut pas sortir les poubelles. Ni faire le ménage. Ni s’occuper des enfants. On devient crade, et méchant : la chaleur, ça tape sur le système. On boit, on boit, on boit. Il faut s’asseoir près du frigo et boire. Laisser le frigo ouvert est, au premier abord une bonne idée, mais - au deuxième rabord - un véritable gouffre financier. Théoriquement, on devrait maigrir, c’est le principe du sauna, non ? Ben non.

On reste adipeux et moite.

Et les journées sont longues et vides.

L’œil vitreux.

Le cerveau mijote dans sa boîte crânienne.

Petits bouillons.

Rêves d’Islande.

Dépression.

Peut-être qu’en investissant dans une piscine, tout simplement ?… Les gens que je connais qui ont une piscine restent cool et sympa, eux. Il y a un truc à creuser… (Mais qu’on ne compte pas sur moi pour manier la pelle par cette chaleur !)

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