Tour de France : 19ème étape ... Contador 5ème du clm, Victoire d'étape de Leipheimer

Publié le 28 juillet 2007 par Julien Holtz

Que penser de ce contre la montre ? C'est dommage qu'on en vienne à douter de toutes les performances ! Avant que l'affaire Vino n'explose dans les Pyrénées, nous avions plus ou moins oublié les suspicions. Profanes ou connaisseurs nous recommencions à regarder les performances des coureurs sans aucune distance.
Et paf Vino et ses transfusions homologues (échantillon B positif aussi) puis les quasi certitudes des manigances de Rasmussen nous ramènent à la dure réalité : Est-ce que les performances des 30 premiers du Tour valent quelquechose ? Sont-elles faites sur les simples qualités physiques et mentales des coureurs ?

Le Résumé
Contador et Leipheimer, proches du doublé

Le duel attendu entre Cadel Evans et Alberto Contador pour le maillot jaune a bien eu lieu entre Cognac et Angoulême. L’Australien, qui a partiellement comblé son retard sur Contador, reste à 23’’ du leader du classement général. Il défend tout de même sa deuxième position au classement général, menacée par la performance de Levi Leipheimer, signataire du meilleur temps du jour avec une moyenne de 53,08 km/h. Le coureur américain manque le hold-up qui aurait donné un doublé en tête à l’équipe Discovery Channel pour seulement 8’’.

Hoste, équipier zélé
Solidement cramponné à la dernière place du classement général, Wim Vansevenant s’élance le premier de Cognac. Le Belge n’a toutefois pas le privilège de mener la course puisque Sven Krauss, troisième partant a repris sur sa route à la fois Geraint Thomas et Vansevenant. Immédiatement après, c’est Bram de Groot qui améliore légèrement le temps de référence, mais la première sensation de la journée est créée par Leif Hoste. Envoyé en mission par Cadel Evans, le champion de Belgique du contre-la-montre met tellement d’application dans cette reconnaissance à haute vitesse qu’il établit un temps de premier ordre, en 1h05’32’’.
Cancellara a calé
Honnête rouleur, le Flandrien ne bénéficie pas de la faveur des pronostics. Maître rarement contesté de la discipline, c’est Fabian Cancellara qui prend le départ avec l’étiquette de favori, spécialement sur un parcours roulant taillé à sa mesure. Le champion du monde cale pourtant à l’arrivée, à sept secondes de Hoste. David Millar émarge lui aussi dans la catégorie des spécialistes de l’exercice solitaire. Ralenti juste après la descente de la rampe de départ par le décollement du pneu de sa roue arrière. Le temps perdu dans le changement de monture anéantit ses espoirs de victoire.
Karpets impressionne
Le temps réalisé par Hoste reste longtemps la référence, mais subit une attaque brutale de la part de George Hincapie : 15’’ de mieux. L’impression de vitesse laissée par l’Américain ne souffre pas la comparaison avec Gutierrez, puis Karpets, qui prennent successivement la tête de l’épreuve.
Leipheimer, proche du hold-up
Le duel à distance commence ensuite entre Evans et Contador pour la victoire finale. L’Australien a pour objectif de combler un retard de 1’50’’ pour ravir le maillot jaune à son rival. A l’arrivée, ses efforts ne lui permettent que de se rapprocher à 23’’ du leader. Surtout, l’équipe Discovery Channel est passée très près d’un doublé en tête de l’épreuve. Auteur d’un chrono de haute qualité, avec une moyenne de 53,08 km/h, Levi Leipheimer a signé le meilleur temps du jour et remporte sa première victoire sur le Tour de France. Il s’est aussi placé à 8’’ d’Evans au classement général.


Les réactions (letour.fr)

Cadel Evans : « Ce qui est arrivé, est arrivé »

Cadel Evans n’a pas réussi à combler totalement son retard sur Alberto Contador. L’écart entre les deux leaders du classement général n’est que de 23’’ avant l’étape finale vers Paris.

« J’ai fait un très bon début de contre-la-montre. Ensuite dans la partie du milieu, j’ai bien compris que Leipheimer serait très rapide, je l’avais d’ailleurs dit à mon directeur sportif ce matin, car je savais qu’il fallait le surveiller. Tout le monde parlait de l’écart qu’il y avait entre Contador et moi, mais Levi était aussi très proche de moi. Je me suis dit « si tu peux être aussi fort que lui sur cette partie, j’espère que ma force dans la dernière portion, où se trouvent quelques bosses, va revenir ». Si j’avais ralenti j’aurais pu perdre ma deuxième place.
Pour moi, c’est quand l’équipe Astana n’a pas travaillé pour la poursuite dans le col de Peyresourde que j’ai perdu le Tour de France. Ou peut-être que je l’ai perdu quand Contador et Rasmussen ont creusé l’écart dans les ascensions, c’est aussi là que j’ai perdu du temps. C’était peut-être aussi dans l’Aubisque. En fait c’est une combinaison d’éléments, mais ce qui est arrivé est arrivé, et je suis plutôt content.
J’étais dépendant de Caisse d’Epargne et d’Astana pour m’aider dans la poursuite dans l’étape de Loudenvielle, mais ils n’étaient pas intéressés, alors j’ai perdu 55’’ sur Contador. Cela reste tout de même le meilleur Tour que j’ai jamais fait ».

Levi Leipheimer : « Submergé par l’émotion »

Levi Leipheimer remporte à Angoulême sa première étape sur le Tour de France. Un accomplissement pour l’Américain, qui termine le Tour en troisième position au classement général.

« Réussir à être aussi rapide sur un vélo, c’est le rêve de ma vie, spécialement sur une étape du Tour de France. J’ai toujours voulu faire cela : gagner une étape de montagne ou un contre-la-montre, parce que je sais que c’est là que je suis fort. Je pense qu’après aujourd’hui, j’ai vraiment gagné le droit de monter sur le podium à Paris.
Je commençais déjà à être heureux à mi-parcours, parce que j’avais les commentaires de Dirk Demol, il m’a dit que j’allais très vite. Il savait que j’avais assez d’avance pour être plutôt prudent dans les virages et être sur de garder suffisamment d’énergie pour la fin. Je pense que j’ai été submergé par l’émotion et j’ai roulé de plus en plus vite.
La pensée de prendre le maillot jaune m’a traversé l’esprit. Cela aurait pu arriver si Alberto ou Cadel avaient eu un mauvais jour, mais pour dire la vérité, je croyais beaucoup en Alberto. Il s’est construit un écart important, et il avait beaucoup de pression sur les épaules ces derniers jours. Mais malgré ses 24 ans, il s’est défendu remarquablement, c’est incroyable.
Avoir la visite de Lance Armstrong dans le bus ce matin a été une grande source de motivation pour l’équipe. Il était un peu nerveux, anxieux, comme nous le sommes tous, mais cela nous a aidé à être encore plus performants. Nous avons tous senti qu’il était juste derrière nous. Nous étions ici pour faire de grande chose, et sa présence a été une force ».

Alberto Contador : « Je commence à me sentir comme le champion du Tour »

Le jeune espagnol a réussi son pari en limitant le temps perdu sur Cadel Evans dans le contre-la-montre. Il est toujours leader du classement général avant l’étape finale de Paris, avec 23’’ d’avance.

« Je dédie cette victoire à ma famille, qui m’a toujours soutenu tout au long de ma carrière. Ils ont été vraiment importants quand j’ai eu de graves problèmes de santé suite à mon opération au cerveau. Nous avons encore un jour de course, mais maintenant je commence à me sentir comme le champion du Tour. C’est un moyen de rendre à tous les fans qui me suivent sur la route et qui m’encouragent tout ce qu’ils me donnent.
C’était un contre-la-montre impressionnant, et j’ai essayé de toujours aller de l’avant, malgré la pression que me mettaient Cadel Evans et Levi Leipheimer. J’avais un avantage à défendre, j’ai perdu un peu de temps, mais je m’y attendais. Cadel est un très bon coureur de contre-la-montre, et il l’a encore montré aujourd’hui.
Levi a été extrêmement rapide, c’est une belle façon de finir le Tour pour l’équipe : une victoire d’étape et le maillot jaune juste avant l’étape de Paris ! »