Voici le graphe du CAC40 depuis 20 ans, soit presque sa création, à 1000 points fin 1987:
Mais voilà, c'était sans compter sur la crise dite de façon malpropre des "subprimes", importée des USA, qui fit s'écrouler cette belle mécanique et les prévisions qui prévalaient. Depuis lors, le CAC40, qui fondamentalement n'était pas sur-évalué (en comparant aux bénéfices des entreprises, il n'avait guère grimpé depuis 2003, les entreprises ayant entre temps largement favorisé les retours sur investissement et la rentabilité à court terme des fonds propres), se met à chuter, comme tous les actifs dans le monde. Tout fût ballayé, avec une force d'une violence incroyable, pour mettre les indices au tapis. Une division par 2 alors que les actifs n'étaient pas cher, il y a de quoi se poser des questions...
Toute la cause n'est pas les "sub-primes", comme on peut le lire partout, mais la confiance. Quand les entreprises mentent sur leur activité (cas typique: Madoff), embellissent
leur perspectives, n'effectuent pas leur métier (contrôle interne déficiant, honnêteté à revoir...), on s'étonne que l'on se méfie des titres cotés... Et malheureusement, on rejète tout en bloc,
et pas seulement les secteurs, ou les acteurs fautifs. C'est la grande erreur du moment à mon avis que les moutonniers que sont les gérants influants font en "bradant" tous les actifs, sans
distinction, pour trouver du cash à tout prix. Ne nous écartons pas aussi de notre responsabilité personnelle:
- En tant qu'actionnaire, nous sommes aussi fautifs: pourquoi laisser aux directions le soin de s'octroyer des stocks-options en masse, des salaires qui n'ont rien à voir
avec la "vraie valeur" (tout comme les sportifs de haut niveau, qui ne méritent pas non plus de toucher 100 fois, voir 1000 fois le salaire de base !) ? Faisons entendre notre voix aux
assemblées. Cela ne servira à rien si les médias ne relayent pas (ce qui est fort possible vu leurs dépendances...), mais sans essayer, on n'arrive à rien.
- En tant que salarié, nous sommes fautifs: pourquoi travailler pour des entreprises dont le seul but est de faire le plus d'argent, non pas pour le redistribuer équitablement
entre salariés, clients, et actionnaires, mais pour le détourner au profit des directions dont les augmentations dépassent largement la moyenne alors qu'ils sont déjà sur-payés ?
Autrefois, l'objectif d'une entreprise était bien entendu de faire des bénéfices, ce qui est normal. Mais la redistribution n'était pas aussi inégalitaire. Du temps où le PCF existait encore
(d'accord, c'était il y a 30 ans !!), l'écart était de 1 à 10 dans l'échelle des salaires, les sportifs ne touchaient pas des montagnes d'or et étaient accessible. Les salariés étaient
récompensés par leurs efforts (la part de redistribution dans les salaire était alors supérieure à la redistribution aux actionnaires). Actuellement, l'écart est de 1 à 100, voire 1000, les
sportifs touchent des sommes démentielles, et sont rendus innaccessibles (sauf pour les médias qui font les interview...).
"Comment est-ce possible ?" titrais-je... Et bien tout simplement à cause de la perte totale de confiance au système. L'étape ultime de cet abandon de confiance serait la perte de confiance dans
la monnaie... Le chaos ne serait alors pas loin. Espérons donc que l'arrivée d'Obama change au moins symboliquement les choses, et que l'on voit un minimum de retour de l'honnêteté,
source de confiance, ce qui ferait repartir les actions, et l'économie ensuite (avec un décallage de 6 à 9 mois). Rien n'est gagné d'avance, mais gardons l'espoir... contrairement à la majorité
des "ATistes" moutoniers qui prédisent actuellement un CAC40 à 1000 points, voire 500 points (avec des paliers, comme toujours), ce qui, par extention de la courbe serait "possible" et arriverait
avant la fin de l'année.