Barack Obama… comme un trop plein ?

Publié le 19 janvier 2009 par Marc Vasseur


Depuis maintenant quelques jours, les médias ne perdent pas une minute pour nous rappeler l’imminence de l’investiture de Barack Obama.

Certes, c’est un moment important que l’arrivée du nouveau Président de la première puissance du monde.

Certes, ce moment est historique de part la couleur du nouveau locataire de la Maison Blanche.

Certes, on peut espérer une inflexion politique certaine par rapport aux mandats de Bush et d’un néoconservatisme fort prégnant depuis une bonne vingtaine d’années.

Mais, sinon pourquoi tant de battage médiatique, pourquoi donc cet unanimisme, de la presse, de l’opinion (80% des Français auraient voté Obama…). Il y a comme un arrière-goût de mauvaise conscience, typiquement français. On célèbre une démocratie, certes imparfaite mais qui permet à un nègre (référence à la période ségrégationniste pas si lointaine… je précise pour le lecteur peu habitué des lieux et par ailleurs, je suis un fan du romancier noir, militant des Blacks Panthers, Chester Himes), inconnu du public il y a encore 4 ans, d'accèder au "pouvoir ultime". Chose tout simplement impensable voire surréaliste en France.

Alors pour faire bonne figure, on recherche le BO français ou comme sur Inter on se fait une matinée diversité… mais comme on est république quasi bananière, la contrition sur la connivence monde politique, monde journalistique ne dépassera guère ce moment. On prendra soin, surtout de réinviter les mêmes qu’on voit et qu'on entend au minimum depuis 10 ans et on nous fera réingurgiter la même logorrhée sans jamais évoquer les sujets trop politiques ou trop sensibles.

Ce matin, j’écoutais notre Haut Commissaire à l’intégration Yazid Sabeg… ah comme c’était émouvant ce vibrant appel à plus de solidarité entre territoires riches et territoires pauvres… sauf que depuis que la droite et Sarkozy sont au pouvoir, la notion de péréquation disparaît peu à peu.

Je passe sur le fait qu’il y ait un quelconque conflit d’intérêt entre sa fonction et son boulot de patron d’une boite de communication qui bénéficie de contrats avec l’Etat… Enfin, c’est comme pour d’autres, à commencer par Nathalie Kosciusko-Morizet …

Non tout cela est à oublier dans notre pays… tout cela ne vaut que pour les estrades, nos grands journalistes trop contents d’être prêt du soleil. D’ailleurs malheur à ceux qui ont osé faire leur boulot. Je pense à Grégoire Deniau et Ulysse Gosset qui lors d’une interview avaient osée mettre en avant la collusion entre les activités de ministre d’un certain Kouchner et de sa femme Ockrent… Ceux-là ont été gentiment noyés dans le béton sans que quiconque ne s’en émeuve plus que de raison.

Alors ce trop plein, ce n’est pas Barack Obama… c’est juste vis-à-vis de notre médiacratie et de son zèle si particulier à se satisfaire d’un Etat démocratique en déliquescence accélérée.

PS : demain à partir de 15h, l’investiture de Barack Obama ici même en live.