"Brooklyn follies" de Paul Auster

Par Fanyoun


"Nathan Glass a soixante ans. Une longue carrière dans une compagnie d'assurances à Manhattan, un divorce, un cancer en rémission et une certaine solitude ne l'empêchent pas d'aborder le dernier versant de sa vie avec sérénité. Sous le charme de Brooklyn et de ses habitants, il entreprend d'écrire un livre dans lequel seraient consignés ses souvenirs, ses lapsus, ses grandes et petites histoires mais aussi celles des gens qu'il a croisés, rencontrés ou aimés. Un matin de printemps 2000 dans une librairie, Nathan Glass retrouve son neveu Tom Wood, perdu de vue depuis longtemps.
C'est ensemble qu'ils vont poursuivre le rêve d'une vie meilleure à l'hôtel Existence...
Un roman chaleureux, où les personnages choississent leur destin, vivent le meilleur des choses - mais pour combin de temps, encore, en Amérique ?"

Mon Avis
:

13ème roman de Paul Auster et 1er pour moi.
C'est avec un paragraphe d'ouverture peu banal, et notamment avec cette phrase que le roman est introduit : "Je cherchais un endroit tranquille où mourir". Le ton est donné.
Dans le contexte des élections américaines de 2000, Nathan Glass retourne instinctivement vers un lieu qu'il n'a connu qu'enfant, mais qu'il sent rassurant.
Le recopiage de la 4ème de couverture ci-dessus situe l'histoire de manière générale donc je ne reviens pas dessus. Je peux cependant affirmer que la découverte de cet auteur a été un vrai moment de plaisir. J'ai aimé le quotidien étrange que nous décrit Paul Auster. La singulière manie de consigner les ratés, les lapsus, les faiblesses et entorses, les siennes mais également celles des autres... Cela m'a enchanté, m'a ravi. J'ai moi-même des carnets où figure une multitude de notes sur un peu de tout et beaucoup rien...
Les personnages sont attachants. La justesse des rencontres, des histoires de familles, des doutes égalements y sont décrites avec beaucoup de talent. Le narrateur est érudit, utilise un langage d'une grande finesse. L'optimisme de ce roman démontre que la simplicité des sentiments tels que l'amour, l'amitié sont essentiels pour chacun  d'entre nous. J'ai trouvé ce roman juste et vraiment bouleversant. Notament lorsque les personnages se réuniront autour d'une utopie, un rève où chacun s'est réfugié un jour, « Là où on se retire lorsque le monde réel est devenu impossible » selon Nathan et baptisé par Harry « L'Hôtel Existence ».

En pleine période électorale (Bush), nous ressentonns  au travers des  mots une Amérique un peu perdue... D'où le mot "Optimisme" cité plus haut car le premier paragraphe laisse présager un livre difficile émotionnellement. Certains diront que la fin est sucrée. Peut-être...
Le dernier paragraphe : le narrateur erre dans New-York et nous sommes le 11 septembre... pas si sucré que ça finalement...