TIDELAND par Terry Gilliam

Par Tom

Après le regrettable fiasco de "Lost in La Mancha" et les véhémences de la presse à l’égard des "Frères Grimm", Terry Gilliam a décidé de réagir en poussant son art (et sa griffe) dans ses derniers retranchements. Terry Gilliam est un cinéaste à part. C’est une certitude. Il le prouve une nouvelle fois avec "Tideland" (2005), un conte trash exclusivement réservé aux (grands) enfants qui ne veulent pas être sages !

Rêvant d’aventures fantastiques et d’"Alice au pays des merveilles", la petite Jeliza-Rose (Jodelle Ferland) soigne ses deux parents héroïnomanes. A la mort de sa mère (Jennifer Tilly) suite à une overdose, la fillette et son père (Jeff Bridges) décident de partir pour la campagne. Ce voyage pour l’inconnu, permettra à Jeliza-Rose de plonger dans un univers fantomatique et irréel, en compagnie de ses seules amies : quatre têtes de poupées.

Gilliam bouleverse joyeusement les principes fondamentaux du cinéma féerique en les amalgamant à des "concepts" beaucoup mois ragoûtants comme le pourrissement ou encore la nécrophilie. Chouet’ alors ! Le réalisateur de "Brazil" et de "Las Vegas Parano" sonde, dans "Tideland", la déchéance humaine, boostée à l’héroïne, pour parler d’imaginaire et de fantastique. Il faut le faire ! La question est de savoir si ça fonctionne !?!

Au niveau de la réalisation, on ne peut pas reprocher à Gilliam de manquer d’imagination et de maîtrise. Par contre, le "Gilliam scénariste" nous a concocté une histoire putride, qui sent bon la morgue, pas très emballant et parfois assez éprouvante. Comme si il souhaitait, au tout dernier moment, "sortir du bois", le cinéaste clôture son œuvre malodorante par une séquence plus classique et émouvante… Ca fait un peu de bien !

On s’ennuie un peu durant les 2hrs. du film même si l’énergie déployée par la petite Jodelle Ferland ("Silent Hill") pousse à l’admiration. Jouant avec des images choc et (parfois) insensées, "Tideland" est un film coup de poing, pour le moins inattendu. Ce long-métrage est aussi piquant qu’une ortie & aussi dérangeant qu’une mouche sentant l’hiver frapper à la porte.

"Tideland" convaincra, peut-être, les adeptes de films ultra-alternatifs. Cependant, la majorité du public trouvera plutôt que l’O.V.N.I. de Terry Gilliam est trop paranormal pour figurer en bonne place dans une "DVDthèque". Alors "Tideland"... Un film magique ? Non ! Dérangeant ? Oui !

La bande-annonce...