Yes man (2009)

Par Eric Culnaert

Un film qui a dû être financé par l’équipe de campagne d’Obama. Carl Allen (Jim Carrey), fondé de pouvoir dans une banque de Los Angeles, est assez avisé pour se tenir à l’écart des emmerdeurs en disant non à tout, invitations de copains, drague féminine, corvées professionnelles, etc. De sorte qu’il vit seul et n’a pour loisirs que la vision en vidéo de films plutôt nazes, du genre Saw ou 300. Mais un ami, agacé de ne jamais pouvoir le joindre, le traîne dans un meeting tenu par un gourou populaire, Terrence Bundley (Terence Stamp), qui prêche l’acceptation de tout. Publiquement ridiculisé par ledit gourou pour son attitude « négative » – que proclame cet escroc –, Carl promet de dire désormais oui à tout. Amis lecteurs, faites comme lui, et si votre percepteur vous propose une augmentation de vos impôts, applaudissez (à deux mains, si vous le voulez bien).

Contre toute attente, il tente l’expérience, qui semble d’abord tourner mal : un clochard (Brent Briscoe) demande à être raccompagné au diable vauvert, vide la batterie de son téléphone portable et le soulage de tout son argent, rien qu’en le lui demandant. Sa voiture en panne sèche, Carl tombe sur une fille très tendance, Allison (Zooey Deschanel), qui le dépanne… et le voilà amoureux, donc encouragé à persévérer. À la banque, il ne refuse plus aucun prêt, et, tandis que ses collègues acceptent une moyenne de deux gros crédits par jour, il en accepte plus de trente, mais des petits : pour l’achat d’un vélo, pour la vente de pâtisseries faites à la maison, et ainsi de suite ! Or ses supérieurs constatent que ces petits clients remboursent davantage que les gros, le félicitent d’avoir introduit le micro-crédit dans leur établissement, et lui donnent une promotion. Bien entendu, ses copains ne le lâchent plus, et il est forcé d’organiser la fête de fiançailles de son meilleur ami. Bref, le sirop coule à flots.

Mais un jour, il est malgré tout obligé de refuser une proposition inacceptable, et aussitôt les catstrophes recommencent à pleuvoir : l’ascenseur tombe en panne, sa voiture est embarquée à la fourrière, Allison le quitte, etc. Toi qui a, lecteur, l’esprit aussi vif que celui de Carl, tu en conclus aussitôt qu’il faut positiver comme à Carrefour et recommencer à jouer les yes-men, histoire de baigner à nouveau dans la bien-pensance dégoulinante. Ce qui fut fait, Allison revint, et Carl, tel naguère Forrest Gump, fut le roi de son petit monde repeint en rose. Aussi, crois-moi, si je te conseille d’aller consulter le site allocine.fr, dis oui !