18ème siècle - région de Dole

Publié le 24 janvier 2009 par Pminguet

13 mars 2009 - 31 mai - Musée des beaux arts de Dole (entrée gratuite)

C'est avec un peu d'avance, que j'aimerais vous parler d'une éxposition et de conférences qui vont se dérouler au Musée des Beaux Arts de Dole.
LES RECHERCHES DE JULIEN FEUVRIER (1851-1936)
historien, archéologue, archiviste et conservateur du musée
Dole et sa région de la préhistoire au XVIIIe siècle

JULIEN FEUVRIER, HISTORIEN ET ARCHEOLOGUE DU PAYS DOLOIS
Figure emblématique doloise, Julien Feuvrier (1851-1936) a promu par ses écrits et ses travaux le
passé culturel dolois et le patrimoine archéologique jurassien. Issu du collège dolois de l'Arc où il
fut professeur, il devient archiviste de la ville, puis conservateur du musée archéologique qu’il crée
en 1899. Installé en 1904 dans la Chapelle du collège, ce musée devient en 1931 musée Julien
Feuvrier, hommage rendu par la ville de Dole en témoignage de reconnaissance. Cette rétrospective,
cent ans après les importantes fouilles réalisées par Feuvrier dans la grotte de la Mère Clochette à
Rochefort-sur-Nenon, révèle les étapes de l’activité archéologique de ce chercheur et son apport à la
recherche actuelle. Les objets et les documents iconographiques présentés retracent ses principales
découvertes archéologiques.
Julien Feuvrier, une personnalité aux multiples facettes
Né à Froidefontaine, près de Belfort le 13 février 1851, Julien Feuvrier commença ses études secondaires à Altkirch, puis les poursuivit à Poligny et au collège de l’Arc à Dole. Sa licence de mathématiques en poche, il occupa un poste de professeur jusqu’en 1911 dans cette institution. Ce pédagogue, clair et vivant, énergique, laissa à ses élèves un souvenir empreint d’affection. Bien qu’à la retraite, il ne se sépara point du collège, agissant comme la tête pensante des Anciens élèves, association qu’il intégra dès 1878, et dont il fut le président en 1912, puis en 1922. Les mathématiques ne le cantonnèrent point dans le ghetto des chiffres, de la théorie abstraite. Il mit en effet très tôt au service de l’archéologie la logique acquise grâce aux sciences. Alors qu’il enseignait encore, il devint bibliothécaire adjoint, puis en octobre 1896, archiviste de la ville de Dole. Il classa beaucoup pour le plus grand plaisir de ses successeurs et des lecteurs, transcrivant de nombreux
textes anciens. L’analyse de ses écrits révèle l’étendue de son érudition. Un collège franc-comtois au XVIe siècle, publié en 1889, faisant suite à d’autres publications sur le sujet, son premier grand écrit, révèle une recherche objective, approfondie et critique tout comme Dole, les origines parue en 1922. Ses nombreux écrits historiques ou les notices de ses recherches – soit environ 90 titres, dont de nombreuses notices archéologiques - traduisent cette curiosité. Outre les deux ouvrages précédents, on peut faire référence à ses publications sur Dole, sa « petite patrie » à laquelle son attachement ne l’a pas conduit à une trop grande subjectivité : il chercha toujours à être au plus près
du fait historique vérifié par les preuves archéologiques et écrites, comme dans les Fortifications de Dole, l’Assistance publique à Dole, capitale du comté de Bourgogne du XVIe au XVIIIe siècle en 1897, ou les Noms des rues de Dole, examen critique en 1911...

Nommé en 1899 conservateur du musée archéologique de Dole qu’il installa en 1904 dans la chapelle du collège de l’Arc, il l’enrichit essentiellement de collections préhistoriques et antiques issues du fruit de ses fouilles, qu’il eut soin de localiser, dater et classer méthodiquement. Décédé le 11 mars 1936, Julien Feuvrier a laissé dans le souvenir de ceux qui le connurent, l’image d’un homme affable, généreux, aimant parler, expliquer, faire partager ses découvertes, fidèle en amitié.
Ses nombreux témoignages écrits s’insèrent dans une historiographie doloise et comtoise. Louis Fourquet, auteur de sa nécrologie dans le Bulletin des Anciens élèves du collège daté de 1936, le qualifie d’« universitaire consciencieux et de haute valeur », de « savant distingué » et de « citoyen dévoué ».
Julien, Feuvrier, un archéologue du pays dolois
Historien et archiviste amateur, gendre de l’historien dolois, Jean-François Elie Puffeney, Julien Feuvrier, âgé d’environ 40 ans, débute ses premiers travaux archéologiques vers 1890. C’est en effet à partir des études historiques qu’il a mené sur Dole, que cet érudit va petit à petit inscrire la ville dans tout contexte géographique et historique bien plus large. Pour mener à bien cet ouvrage, ses recherches vont se développer en cercles concentriques autour de l’ancienne capitale comtoise, depuis les tumulus des collines du Mont-Roland et des Bruyères
jusqu’aux mottes et châteaux de la vallée de la Loue ou du Finage dolois. Le travail de terrain sera mené de manière rigoureuse, avec la précision du professeur de mathématiques alternant les prospections, les relevés avec les campagnes de sondages et de fouilles. Mais loin de se cantonner à une recherche purement locale, il va inscrire son travail à la fois dans les problématiques régionales et nationales. Ainsi, il adhère à la Société d’Emulation du Jura dès 1889, il préside le Congrès de l’Association franc-comtoise à Poligny en 1911, puis celui de Dole à quelques semaines du premier conflit mondial. Au niveau national, membre de la Société Préhistorique Française, il participe à de
nombreux congrès et prend toute sa part dans l’organisation de celui de Lons-le-Saunier en 1913 et collabore régulièrement à la Commission des enceintes préhistoriques. La fouille de la Grotte de la Mère Clochette à Rochefort-sur-Nenon restera l’apport fondamental de l’archéologue dolois à la recherche archéologique. En effet, ce site, fouillé de 1905 à 1909, a livré les traces d’une importante occupation de l’Aurignacien (début du Paléolithique supérieur, vers 32.000 av. Jésus Christ) caractérisée par un outillage en silex, des pointes de sagaie en os et notamment les plus anciennes traces d’art de la région. Lors de cette fouille, son attention portera tout particulièrement sur la
datation relative des différentes couches dégagées et du matériel qu’elles contenaient. Son travail sur les camps fortifiés de la région doloise (Mont-Guérin, Moulin-Rouge...) et la mise en évidence de leur occupation au Néolithique et à la Protohistoire est également un acquis important pour la recherche régionale, tout comme l’étude des nécropoles tumulaires qui leurs sont liées. L’intérêt de Julien Feuvrier pour l’archéologie funéraire est fort, illustré par des études importantes comme celles de la nécropole du début du Moyen Age de Chaussin. Les contraintes à la fois financières et de temps, lors de la fouille de celle-ci, l’engagèrent à mettre en places des méthodes de détection
des tombes, proches de celles employées dans l’archéologie préventive, telles qu’elles sont actuellement pratiquées.
A partir de 1914, Julien Feuvrier interrompt son activité de terrain pour se consacrer à la publication de ses recherches aboutissant à toute une série d’articles portant sur les différentes thématiques de l’archéologie de la région doloise. Les données publiées permettent de dresser une première « Carte Archéologique » avant la lettre de ce territoire. Si elles se sont enrichies au gré des découvertes plus récentes, les apports de Julien Feuvrier demeurent le fil conducteur de notre connaissance de la Préhistoire et de l’Histoire du Nord Jura.

ANIMATIONS AUTOUR DE L’EXPOSITION
Apérimusées
Mercredi 18 mars 2009 à 18 h30
L'apport des travaux de Julien Feuvrier à la recherche archéologique en 2009.
L'exemple de la grotte de la Mère Clochette à Rochefort-sur-Nenon par Laurent Brou (MNHA Luxembourg) et Luc Jaccottey (Inrap), commissaires scientifiques de l’exposition

Mercredi 15 avril à 18 h30
Dole, les origines.
L'apport de recherches archéologiques de Julien Feuvrier à la connaissance de Dole par Luc Jaccottey et Valérie Viscusi Simonin (Inrap)

La Nuit des Musées
Le 16 mai 2009 à 20h30

La protohistoire de la région doloise par Régis Labeaune et Dominique Baudais (Inrap)
Visites guidées visites commentées gratuites, deux dimanches par mois à 15h

Cycle de conférences organisé par l’Université ouverte de Dole
Mardi 5 mai 2009 à 18h
Aspects biographiques de Julien Feuvrier, conservateur du musée archéologique de Dole Lycée Prévert
par Samuel Monier, assistant de conservation du patrimoine, musée des beaux-arts de Dole

Mardi 12 mai 2009 à 18h
Julien Feuvrier, archéologue et historien de Dole Lycée Prévert par Luc Jaccottey et Valérie Viscusi Simonin (Inrap)

Mardi 19 mai 2009 à 20h30
1905-09. Les fouilles archéologiques de Julien Feuvrier dans la groot de la Mère Clochette, à Rochefort-sur-Nenon
Salle municipale de Rochefort-sur-Nenon par Laurent Brou (MNHA Luxembourg) et Luc Jaccottey (Inrap)

Mardi 26 mai 2009 à 20h30
Julien Feuvrier, et les découvertes archéologiques du finage Salle communale de Chaussin par Alain Daubigney, professeur à l’Université de Franche-Comté