Denez est venu chez moi et je l'ai suivi

Publié le 26 janvier 2009 par Didier54 @Partages

C'est l'histoire d'une voix qui guide et n'impose rien, d'ailleurs, on ne sait pas trop d'où elle vient, ni au juste d'où elle surgit, encore moins pourquoi. Peu importe. Vous vous sentez en confiance et vous suivez, à moins que ce ne soit l'écho de votre propre marche. Vous êtes sur les pas de cette voix claire comme de l'eau. Comme un appel venu de là-bas. Ou de là-haut. Vous ne cherchez pas, en vérité. Vous ne clignez pas des yeux pour scruter l'horizon. Vous n'êtes en quête d'aucun mirage.
La voix cristalline évoque une langue étrange, étrangère pour vous, et qui vous parle en profondeur. Une langue qui semble avoir traversé les siècles et les tempêtes, les pleines lunes et les loups qui rôdent. C'est un chant qui murmure comme s'il était le fruit de tous les langages. Si Manset évoque le langage oublié dans une de ses pépites, on serait plutôt ici dans un langage pluriel. Qui évoquerait toutes les histoires et toutes les légendes de toutes les femmes et de tous les hommes du monde et même des mondes d'avant et peut-être des mondes d'après.
C'est une curieuse sensation que celle-là.
Un artiste est entré dans votre vie. Nulle violence. Avec son univers, qui est un peu, aussi, le vôtre. Il se peut même que vous n'ayez aucunement souvenance de l'avoir convié. Vous ne le connaissez pas. Il ne vous connaît pas. Et pourtant tout semble couler de source, jaillir telle une cascade. Tout cela surgit comme un arc en ciel. A taille humaine.
Tout semble conduire vers une forêt magique (brocéliande ?) où règnent des clairières ensoleillées, des rochers chatoyants et des mousses verdoyantes. Cette voix vous convie. Vous chuchote. Vous invite. Vous dit je suis vivant et toi aussi.
Il a l'air sain, ce type qui a cette voix. La musique, alentour, raconte le monde, les mondes, traverse les temps, sons d'hier et d'aujourd'hui se mêlent et s'entrelacent comme pour donner le meilleur, comme seul l'ensemble sait le faire.
Ce monde inconnu et cette langue ne cachent rien. Ne lèvent aucun voile. Et disent tout. Permettent la respiration. Laissent vos propres mots se planter dans le décor.
Vous marchez, les yeux fermés, sûrs du chemin, insensibles au dédale. Avec Denez Prigent.