Les «pauvres riches» touchés par la crise… l’industrie du luxe en pâtit !

Publié le 27 janvier 2009 par Kamizole

S’il n’y avait en arrière-fond un grand nombre de travailleurs qui risquent de perdre leur emploi, les déboires des clients et enseignes du grand luxe me feraient plutôt rigoler… D’autant, qu’ils n’ont de cesse depuis fort longtemps d’appâter les clients lambda avec des produits de «faux-luxe» fabriqués le plus souvent au rabais par les quasi esclaves du «Pire du Milieu», avant de s’indigner des copies d’aussi mauvaise qualité…

Or donc, voici les riches mis (presque) au pain sec et à l’eau. Surtout si vous y ajoutez les rodomontades de Sarko & Cie au sujet des «bonus» faramineux des dirigeants des banques et de l’automobile et la menace de «couper les vivres» aux récalcitrants sans vergogne.

Toutes proportions gardées : quand dans la Planète pauvre ou au sein des classes moyennes, l’on parle de se serrer la ceinture, on rogne sur l’essentiel. Nos dépenses n’ont rien à voir avec le superflu ni l’apparat : au premier chef, elles concernent la bouffe et les dépenses de santé. Ce n’est sûrement pas ma copine Circé-45 qui me démentira.

Bien évidemment, je suis sensible au sort des salariés de l’industrie du luxe. Il est vraisemblable qu’ils subiront le même sort que l’ensemble des salariés qui sont «remerciés» par charrettes entières, ici, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Il n’est pas un jour où l’on n’apprenne de nouveaux plans de licenciements massifs. Sans même parler des petites entreprises.

Contrairement à un commentaire que j’avais lu sur le dernier article du Monde et qui, en substance, prétendait que ces salariés très spécialisés pourraient attendre l’hypothétique «reprise» bien au chaud chez eux en percevant les allocations chômage, je suis quasi certaine qu’ils subiront exactement le même sort que l’ensemble des chômeurs, à savoir qu’on leur proposera 3 emplois plus ou moins en relation avec leur spécialité - mais comme l’ensemble de l’industrie du luxe semble touchée, on se demande où ils trouveraient ces emplois ! - ensuite de quoi ils seront vraisemblablement soumis au régime commun : obligés d’accepter n’importe quel job de merde, très mal payé.

C’est d’ailleurs commencé chez Chanel avec l’annonce du non-renouvellement de 200 contrats en CDD et intérimaires au 31 décembre 2008… «Ces mesures de prudence» (…) devraient permettre de maintenir l’emploi permanent» argue la direction dans une note interne. Soit. Mais quid des travailleurs permanents si la conjoncture continue de se dégrader ?

Ce n’est certes pas l’accord sur l’Unedic signé la veille de Noël après une nuit de négociations qui risque d’améliorer leur sort ! Un vrai «marché de dupes». En échange d’une légère amélioration des conditions d’indemnisation – salariés saisonniers, convention de reclassement personnalisée, 4 mois de travail au lieu de 6 mois pour être indemnisé – elle revient, par exemple sur les conditions d’indemnisation des chômeurs âgés : l’âge à partir duquel ils peuvent prétendre percevoir les indemnités jusqu’à la liquidation de leur retraite à taux plein (65 ans maximum) est repoussé de 60 ans ½ actuellement à 61 ans, mesure qui devrait prendre effet le1er janvier 2010…

Mais ce n’est pas tout et c’est là que l’on peut mesurer la rouerie du Medef : en contrepartie, celui-ci prétend diminuer le taux des cotisations… Avec, bien entendu ! l’aval de Nicolas Sarkozy. Avant que la crise n’éclatât (mais elle était prévisible, seule inconnue : la date…) le gouvernement avait manifesté l’intention de piquer l’argent de l’Unedic – excédentaire mais… grâce à l’endettement ! – pour combler le déficit de la Sécu. Ce sont des prédateurs qui guignent sur toutes les ressources… celles qui ne leur appartiennent pas.

Si cela n’obéissait à une logique aussi évidente que machiavélique – profiter de cette crise pour ancrer davan-tage l’économie dans l’ultralibéralisme et «esclavagiser» toujours plus les salariés – je dirais qu’il ne pourrait y avoir pire connerie au moment même où le nombre de chômeurs ne fait qu’augmenter chaque mois et qu’il est prévisible – selon Actu-chômage – qu’il y ait 500.000 mille chômeurs supplémentaires en 2009.

J’en peux déduire – ce que je sais depuis longtemps – que le patronat et Nicolas Sarkozy & Cie se foutent pas mal du sort des chômeurs et des salariés en général.

Il reste que l’accord vient de capoter. La CFDT étant la seule ou presque à l’avoir signé. J’ai lu des informations contradictoires quant à la signature de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui était loin d’être favorable à cet accord : «Faire entrer, dès le 1er janvier 2009, a minima 100.000 bénéficiaires de plus par an dans le régime, tout en promettant une baisse hypothétique des cotisations, au mieux en juillet 2009, c’est, dans le contexte actuel de dégradation de l’emploi, faire prendre des vessies pour des lanternes aux chefs d’entreprise».

J’ai en effet trouvé un article disant que la CGPME avait refusé de signer mais dans le même temps, j’ai vu par ailleurs qu’elle aurait signé sous la pression de l’UIMM … Pour mémoire je rappellerais que ce syndicat du Medef – le plus puissant – est celui-là même qui s’est brillamment illustré en 2008 par la découverte de ses caisses noires et de centaines de millions d’euros évaporés on ne sait où…

J’ai entendu dernièrement sur France-Info que Nicolas Sarkozy et François Fillon tenaient absolument à cet accord et mettraient tout en œuvre – la voie parlementaire ? – pour qu’il entre en vigueur.

Je constate une fois de plus que seule la CFDT - sous la houlette de François Chérèque - accède aux desiderata du pouvoir et du Medef… Ce qui, au demeurant, ne me surprend guère. Il y a bien longtemps que la CFDT est devenue un syndicat de «collaboration» ! Paradoxe : plus cette politique lui a fait perdre d’adhérents dégoûtés, plus il persévère dans cette voie.

Ensuite de quoi, François Chérèque vient pleurnicher qu’il a été berné - ex : pour les avantages concédés en 2003 par François Fillon pour les «carrières longues» et remis en cause l’an dernier par la nouvelle loi sur les retraites !

Allez ! histoire de prouver que je ne suis pas si mauvaise fille qu’il y paraît, je veux bien lui fournir le beurre… mais sans l’argent non plus que le sourire de la crémière !

SOURCES

L’industrie du luxe est à son tour touchée par la crise
LE MONDE | 24.01.09 © Les ventes et la rentabilité des marques de luxe reculeront en 2009 et 2010
LE MONDE | 12.12.08 © Exsangue, le fabricant de yachts Rodriguez négocie avec ses créanciers
LE MONDE | 13.01.09 ©

Le Figaro

Assurance-chômage : les partenaires sociaux concluent un accord

Les principaux points du projet d’accord

Un accord pour indemniser plus de chômeurs

Les Echos

Unedic : l’opposition de la CGC ouvre une période d’incertitude

Libération

Assurance chômage: projet d’accord obtenu à l’arraché

Assurance chômage: ce qui va changer en 2009