Tempête : le cauchemar mais un grand merci à une blogueuse

Publié le 27 janvier 2009 par 32carpediem
L'électricité est revenue aujourd'hui... Alors, tant que les évènements sont encore frais dans ma mémoire, tant que le choc n'est pas encore tout à fait passé, il faut que je raconte, que je témoigne et que je remercie. Dans quelques jours je ne pourrais plus le faire et il faudra de toute façon tourner la page.
Vendredi 23 janvier j'ai été informée assez tard de l'alerte rouge concernant quelques départements dont le Gers.
Samedi à 5 h du matin le vent a commencé à souffler pour s'arrêter à 6 h.
A 6 h 30 exactement la tempête s'est déclarée. J'ai vite compris que l'alerte n'était pas simplement alarmiste et qu'effectivement cette tempête serait plus forte qu'en 1999. J'étais seule dans ma maison et j'ai rapidement évalué les dangers que je courrais. Deux énormes chênes et une grande verrière pouvaient se révéler meurtriers. C'est là que je me suis souvenu d'un billet, écrit quelques jours auparavant par Lacath et qui décrivaient les précautions prises pour affronter les tempêtes aux USA.
A 6 h 45 l'électricité était coupée. A la lueur des bougies, avec une célérité dont je ne me serais pas crue capable, la peur au ventre, je me suis habillée chaudement, j'ai rassemblé une couverture, une bouteille d'eau et des bougies de secours. J'ai eu tout juste le temps de me réfugier dans les toilettes, seule pièce qui pouvait me servir d'abri, qu'un fracas épouvantable s'est produit. Au bruit des tuiles qui éclataient et des craquements horribles, j'ai pensé que la toiture s'écroulait sur moi. Au plus fort de la tempête, terrée dans mon abri de fortune et complètement terrorisée, je n'ai cessé de répéter en moi-même que si je sortais vivante de ce cauchemar je le devrais à Cath. J'avais au moins de quoi tenir jusqu'à ce qu'on viennent me sortir des décombres.
Jusqu'à 9 h les éléments se sont déchaînés sans discontinuer, avec un bruit tellement assourdissant que je n'aurais pas pu m'entendre crier. Mais dès qu'il a fait jour j'ai voulu savoir si je pouvais ouvrir la porte. Ebahie, j'ai constaté que la maison était intacte, du moins à l'intérieur. En regardant par la fenêtre j'ai compris ce qui s'était passé. Deux cèdres, deux géants plus que centenaires, avaient été déracinés et s'étaient abattus sur la petite maison dans le jardin. La petite photo que vous voyez en haut de ce blog, prise du portillon, n'a plus lieu d'être.
D'autres personnes, comme moi, se sont mises à l'abri, mais sans penser dans la panique à prendre le minimum de survie. Or les secours n'auraient pas pu arriver de suite, il y avait trop trop de dégâts, trop d'arbres à tronçonner pour dégager les routes et les chemins.
Cath, je te dis cent fois merci pour ton billet qui était loin d'être anodin. Bien sûr je n'ai pas eu besoin d'être secourue, mais il faut garder à l'esprit que ça n'arrive pas qu'aux autres.
Je me suis rappelé qu'en 1999, les tôles qui volaient avaient été les plus meurtrières. Il y a un élevage à 300 m de la maison, exactement sur la trajectoire de la tempête, et j'imaginais très bien le résultat d'une tôle projetée avec cette force sur la verrière. Quand la tempête s'est calmée, je suis sortie pour évaluer les dégâts. Comme pour me narguer et surtout pour m'inciter à ne pas m'apitoyer, une tôle de 6 mètres de long, transformée en sculpture hideuse par la fureur des éléments, s'était plantée à 10 mètres de la verrière...