BORAT, reporter lubrique

Par Tom

, le reportage bidon de Sacha Baron Cohen, est dés à présent disponible en DVD. Petite bombe vitriolée aux sarcasmes, "Borat" a eu droit, lors de sa sortie en salle, à un accueil plutôt chaleureux de la part de la presse. C'est engouement est-il justifié ? A mon avis, pas spécialement. Bien entendu, la mise en scène de "Borat" (ou les "Leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan") est volontairement moche afin de faire passer cette farce pour un reportage réalisé par des ploucs désargentés et déshumanisés. Charmant, merci ! Mais cette irrespectueuse plaisanterie est finalement assez limitée.

Agréablement résumées dans la bande-annonce, les deux séquences qui ont lieu au Kazakhstan (la première et la dernière du film) sont sans doute les seules scènes qui vaillent vraiment la peine d'être vue. La majeure partie de "Borat" consiste en un découpage maladroit de courts-métrages visant, principalement, à sonder les travers des Etats-Unis, tout en affichant les propres défauts du personnage central.

Xénophobie, misogynie, pédophilie, fondamentalisme religieux, obscénités en tout genre,... Tout y passe. Ne soyez pas gêné de rire... Surtout pas... Prenez, au contraire, ce film au second - voir au tout dernier - degré ! La pilule passera d'autant mieux.

Après avoir répondu, durant 1h30, à de grandes questions existentielles (Comment utiliser les W.C. ?, comment plaisanter au sujet des belles-mères et des invalides ?, comment foutre en rogne des Texans ultra-conservateurs ?,...), la boucle est bouclée et Borat rentre gentiment chez lui.

La démonstration est (parfois) incisive, le style est merveilleusement pourri et on se prend à rire des trop rares vannes qui secouent un peu ce spectacle immoral plombé par de nombreux temps morts. "Quand y'a pas de gêne, y'a pas de plaisir" (?). "Borat" le prouve à fusion ! Si on se faisait un petit Michael Moore à la place, ou même "The Blair Witch Project" ?

La bande-annonce...