Casse-toi

Publié le 29 janvier 2009 par Malesherbes
Les temps changent, le registre et la distinction demeurent. Le Président s'écrie "casse-toi, pauv'con !", sa suffragette s'exclame "casse-toi la gueule !".
Décidément, notre majorité n’a pas bien saisi ce qu’était la démocratie. Elle ironise sur l’état du parti socialiste. Il est vrai qu’il n’est guère glorieux mais elle devrait plutôt s’en réjouir puisque il est susceptible d’assurer au parti présentement dominant un long règne. Elle ferait bien de ne pas perdre de vue que, si elle parvient à surmonter ses divisions, c’est parce que son fonctionnement ignore tout de la démocratie, soumise qu’elle à un caporal-chef qui a oublié qu’il est le Président de tous les Français pour agir comme le garde-chiourme d’une faction.
L’UMP raille les propositions de la gauche mais l’échec social et économique de ces vingt-et-un premiers mois où elle a disposé de tous les pouvoirs devrait l’inciter à plus de modestie. De même que toutes les propositions qu’elle fait ne sont pas nécessairement imbéciles parce que sorties de ses rangs, elle pourrait tirer parti d’idées ayant germé à gauche. Inutile donc de vous dire que j’ai été choqué au dernier degré par les propos de Roselyne Bachelot souhaitant à Martine Aubry « de se casser la gueule». S’inscrivant dans la grossièreté qui sied si bien à son mentor, auteur d’un célèbre « casse-toi, pauv’con », elle démontre qu’elle n’a pas sa place au gouvernement d’une démocratie.
Pour vous en convaincre davantage, regardez ce bref aperçu de sa trop grande sensibilité et de l’océan de compassion dont elle peut faire preuve devant des événements tragiques.