Une semaine en Europe : 30 et 31 janvier 2009

Publié le 30 janvier 2009 par Memoiredeurope @echternach

Vendredi 30 janvier 2009

Islande glacée…Les nouvelles qui nous sont venues d’Islande ces derniers mois, jusqu’à la chute du gouvernement, n’étaient pas réjouissantes. A se demander comment cet ilôt de tempérance, entre glace, volcans et geysers a pu soudain éclater en morceaux. Sans doute est-ce que nous ne lisons pas assez la littérature islandaise ? Il y a déjà dix ans nous avions invité Steinunn Sigurdardóttir à écrire un texte sur le Pont de l’Europe, puis à venir parler des valeurs culturelles de la citoyenneté européenne à Santiago de Compostela. Elle publiait à l’époque la traduction française du « Voleur de vie ». Aujourd’hui, les Editions Métaillé qui fêtent leurs trente ans proposent le dernier roman de Arnaldur Indridason « Hiver arctique ». Il y est question d’immigration : « Le corps d’un petit garçon était couché dans la neige lorsque la voiture d’Erlendur est arrivée au pied de l’immeuble de banlieue, en cette fin d’après-midi glaciale de Reykjavik. Il avait douze ans, rêvait de forêts, ses parents avaient divorcé et sa mère venait de Thaïlande, son grand frère avait du mal à accepter un pays aussi froid…. ». le premier chapitre est en ligne sur le site de l’éditeur…qui a déjà publié quatre romans du même auteur. Arnaldur Indridason est né à Reykjavík le 8 janvier 1961. Il est diplômé en Histoire de l’Université d’Islande en 1996. Journaliste au Morgunbladid en 1981-1982, il devient scénariste indépendant. De 1986 à 2001, il travaille comme critique de films pour le Morgunbladid. Il habite avec sa femme et ses trois enfants à Reykjavík.

Tempus. La semaine dernière est paru au Journal officiel de l’Union européenne un nouvel appel à propositions dans le cadre du programme européen Tempus relatif à la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur. Le programme a comme objectif général de contribuer à faciliter la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur entre les États membres de l’Union européenne et les pays partenaires de son voisinage. Le programme aide notamment à promouvoir une convergence volontaire avec les développements en cours au niveau communautaire dans le domaine de l’enseignement supérieur, résultant de l’agenda de Lisbonne et du « processus de Bologne ». Les deux principaux instruments de coopération dans le cadre du présent appel de propositions Tempus sont les « projets conjoints » (qui s’attachent à la modernisation des programmes d’études et de la gouvernance des universités) et les « mesures structurelles » (visant à contribuer au développement et à la réforme des systèmes d’enseignement supérieur): Le budget total alloué au cofinancement des projets s’élève à 53 millions d’euros et concerne également de nombreux pays hors UE (Balkans, Asie Centrale, Russie notamment). Les candidatures pour les projets conjoints et les mesures structurelles doivent être envoyées à la Commission au plus tard le 28 avril 2009.

Croatie à Luxembourg. Le Casino Luxembourg Centre d’art contemporain dont, le Directeur qui a été l’âme du Centre depuis sa création, Enrico Lunghi (portrait dans le dernier numéro du magazine de Luxair « All museumshave their stories »), vient de rejoindre la Direction du Musée d’Art Contemporain Grand-Duc Jean en remplacement de Marie-Claude Beaud, ouvre l’année avec l’exposition « Igor Eškinja project for unccessful gathering ». Sous ce titre un peu énigmatique, se cache une interrogation du collectif et du particulier, du mouvement social et de la solitude. Vernissage aujourd’hui.

Régions européennes actives. Les 16 et 17 février 2009, la Commission européenne tiendra sa conférence annuelle consacrée à l’initiative « Les régions, actrices du changement économique ». Date limite d’inscription, le 2 février prochain. 

Mail musical. Paradoxalement c’est en anglais – enfin un anglais un peu télégraphique - que j’ai reçu le mail suivant : “Please….listen the new single from ANAIS ” LE PREMIER AMOUR” take from “THE LOVE ALBUM” producted by  DAN THE AUTOMATOR”.  Alors j’ai écouté…en français puisque c’est une chanteuse française. Mais elle chante aussi en anglais « I love you» ou « I like her » et en écossais, si vous voulez. Une réponse à une interview, entre autres : « Avec une phrase comme « Elle ne sort qu’avec les blacks », toute l’histoire de la chanson est dans le titre. À partir de là, il est facile de trouver des anecdotes pour les incorporer. Chez moi, c’est souvent une phrase qui fait que tout va s’articuler. Parfois c’est un départ, mais il y a toujours une idée principale à partir de laquelle je vais écrire le reste. J’ai besoin de sentir que c’est fort. Une chanson comme La vie dure n’est pas facile à interpréter sur scène car subitement, elle se retrouvait entourée de titres drôles et donc perdait de sa force. Elle est donc à moitié parlée, elle en devient presque chuchotée. Sur scène, j’ai quelques chansons qui ont été transformées et qui ont pris des directions assez éloignées de l’idée originelle. » Bon, pourquoi pas ? C’est vrai que je n’ai plus trente ans ! Mais je suis certain que les jeunes parisiens comprendront…

Films mobiles. Le Mobile Film Festival vient de se terminer. Il est temps de voir les prix, sur le site ou …sur votre mobile, puisqu’il s’agit de films réalisés avec un téléphone portable. Le Président du jury était Claude Lelouch. Samsung en organise un du même ordre en Allemagne.

Samedi 31 janvier 2009 

Modern art Oxford – Jeu de Paume, le corps et l’urbanité blessés. Le musée d’Oxford nous a écrit pour nous faire connaître son changement de nom. MAO, voilà qui sonne bien. En plus il y a deux vernissages aujourd’hui. Celui d’un artiste qui travaille à Paris sur les images dépareillées de l’art urbain, « Raphaël Zarka Geometry Improved » et « Regina José Galindo: the Body of Others » qui n’a pas oublié les problèmes politiques et sociaux de son pays, le Guatemala. Et puisqu’il est question du corps, ne laissez pas passer l’exposition de photographies du musée du Jeu de Paume consacrée à Sophie Ristelhueber. Elle y parle de blessures, les siennes, mais aussi celles des villes, celles laissées par la guerre et en particulier à Beyrouth. L’exposition a commencé le 20 janvier dernier…

Hourrah, la crise est terminée !…C’est le cri d’espoir en forme d’humour noir que lancent Gresser et Lenz, deux caricaturistes dont l’exposition vient d’ouvrir au caricatura museum de Francfort sur le Main. Moins connu que les autres musées de la capitale bancaire, comme le remarquable musée de l’architecture, ou celui du cinéma, le musée juif ou la Schirn Kunsthalle, il mérite une visite, ne serait-ce que pour faire un pied de nez aux banquiers qui nous ont mis dans de beaux draps…pour rester poli.

Film Festival Rotterdam. Le Festival se termine demain. Parmi les films attendus (dans la section Bright Future), Awaydays un long métrage violent, déjà sorti sur les écrans anglais. Il est adapté par Pat Holden du roman de Kevin Sampson. L’histoire ? Celle des hooligans de l’ère Thatcher, les supporters des équipes de football, les amateurs de bandes et de rixes. Anges, ou démons, juste paumés. Le cinéma anglais continue a digérer lentement mais sûrement ce que les années de libéralisme ont fait subir aux jeunes, aux marginaux, aux travailleurs éloignés du soleil du pouvoir et des promoteurs. Elle constitue un corpus cinématographique d’interrogation sociale qui peut nous servir à tous de référence, esthétiquement parlant, mais aussi comme un miroir des échecs de l’intégration et de la valorisation des jeunes. Et la digestion continue dans l’époque de la seconde crise, celle du Labour, celle qui devrait conduire à une purge ! Il faudrait d’ailleurs aller voir si Liverpool Capitale Européenne qui a célébré les Beatles une année durant, a réussi a faire une success story locale à partir d’un tel échec gouvernemental. Paul Carty is 19, and bored out of his mind. His mother died a year ago. He lives in middle class suburbia with his silently grieving father and feisty young sister, Molly. Carty works as a junior civil servant and spends all his wages on clubs, records, football and gigs. It’s at a Bunnymen gig that he meets Elvis. Elvis changes everything. He’s part of a gang called The Pack. The Pack are notorious; they dress in a cultish, almost effeminate style that’s at odds with the boneheads and bootboys they fight against. They have androgynous wedge haircuts worn with Fred Perry shirts, Lois jeans and Adidas Forest Hills training shoes. For as long as he has been going to football, Carty has been fascinated by The Pack. Now Elvis seems to be offering him a way in.

Kevin Sampson answers: “That look - wedge haircuts, Lois jeans, Pod shoes and that, it had been around for a while. You look back at Souness’s debut away at West Brom in January 78 and Liverpool must have had 15,000 there. The season before maybe the look was a cult thing, 30 or 40 lads in the Road End wearing mohair jumpers, straights and Samba. But by that West Brom game, everyone had a flick, everyone had a duffel coat, everyone looked the part… I decided to set Awaydays in late 1979 for a few reasons. One big thing I wanted to do with the book is to show how, six months into their first term, Margaret Thatcher’s governement was already sewing the seeds of discontent and disillusionement among Merseyside’s youth. It was like watching a virus start to take a hold - the symptoms start to show, then people start to drop, one by one. I tried to show that through Elvis’s gradual disintegration. But on the positive side, there was also the Liverpool indie scene that centred round Eric’s and Zoo Records. Both the Bunnymen and Teardrop Explodes released their first singles in 1979, and there was a real sense of something new and brilliant happening. I wanted to weave all those things in - the unique look of the boys at the match, the music scene and the start of Thatcher’s gradual undermining of the working class in general and Merseyside’s youth in particular.”