Mauvais = Bon

Publié le 31 janvier 2009 par Galaxiedesparadoxes@orange.fr

On reproche volontiers aux hommes politiques leur talent pour manier la langue de bois. Reproche stupide, au fond, car cela prouve au contraire leur aptitude à dépasser les contradictions, la dichotomie classique « vrai ou faux » étant souvent insuffisante pour décrire le réel. Par exemple, on ne peut se contenter de dire qu’un phénomène est soit aléatoire (une loterie honnête) soit déterministe (un mouvement orbital). Le temps qu’il fait est ainsi à la charnière du prévisible et de l’impondérable, d’où la possibilité de prévisions météorologiques… mais plus ou moins floues. Pour en revenir à la politique, félicitons Mr Patrick Devedjian (UMP) pour son habileté (digne d’une "Noix d’honneur" du Canard Enchaîné) à commenter les élections municipales de mars 2008 : « Ce ne sont pas de bons résultats naturellement, mais en même temps ils ne sont pas si mauvais qu’annoncés par les sondages. » Mais, si talentueux soit-il pour amalgamer une chose et son contraire, Mr Devedjian reste à cent lieues du maître de tous les politiciens, l’ineffable Talleyrand (alors ambassadeur de France à Londres) répliquant un jour à Louis-Philippe : « ”Intervention” est un terme métaphysique signifiant à peu près la même chose que ”non-intervention” ! »