François Hollande de retour au conseil régional du Limousin en 2010 ?

Publié le 02 février 2009 par Annonyme

Volontairement absent des médias depuis l’automne dernier, l’ancien premier secrétaire n’en reste pas moins dans une « démarche de travail » comme il aime à le répéter. François Hollande va d’ailleurs lancer prochainement son club de réflexion. Son objectif non dissimulé reste l’élection présidentielle de 2012. Mais certains le verraient bien passer avant par la case conseil régional.

L'hypothétique candidature de François Hollande à la tête de liste socialiste dans le Limousin a pris récemment de l'ampleur, même dans les rangs socialistes. Mais l’intéressé n’y offre pour l’instant aucun écho.

Un problème de calendrier
La prochaine réforme des collectivités pourrait renforcer le poids de la région, et la rendre plus intéressante pour un présidentiable comme François Hollande. Mais la réforme risque de repousser les élections régionales à 2011, ce qui laisserait trop peu de temps à François Hollande pour faire ses preuves dans la collectivité avant les échéances présidentielles.

Et Jean-Paul Denanot ?
Qu’importe sa place sur la liste aux européennes, première, deuxième ou troisième, Jean-Paul Denanot le répète à souhait: il ne veut pas quitter la présidence du conseil régional du Limousin.
De plus, même si l’institution est récente, une tradition perdure aussi bien à gauche qu’à droite et joue en faveur du feytiacois. En effet, le candidat tête liste pour les régionales est toujours issu de la Haute Vienne. Et pour cause. C’est le département le plus peuplé de la région, mais également celui qui compte le plus d’adhérents au Parti socialiste, c'est à dire ceux qui votent pour choisir le candidat qui portera leur couleur.

« Je n’y crois pas »
Un autre élément, peut-être le plus important, complique l’arrivée de l’ancien maire de Tulle au conseil régional : son mandat de président du conseil général de la Corrèze. Un proche de François Hollande le confirme : « Sérieusement je n’y crois pas. Sans doute se prépare-t-il pour 2012, mais les régionales, non. Imaginez, il serait obligé de lâcher le conseil général de la Corrèze, et c’est inconcevable car il ne tient qu’à un siège. On ne lui pardonnera pas de perdre un conseil général pour une place dans un conseil régional qui nous est acquis ».

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Des conseillers régionaux du Limousin ont accepté de commenter en exclusivité pour le blog, et avec humour pour certains, cet éventuel retour de François Hollande.

Raymond Archer (conseiller régional, président du groupe UMP)
«  Ce n'est pas l'intérêt politique qui peut amener François Hollande au conseil régional du Limousin, sauf s'il parie sur une réforme des collectivités locales renforçant les régions. Que deviendrait Denanot qui a déclaré urbi et orbi que même européen il conserverait la présidence de la Région Limousin; c'est à dire un exécutif qui prend du temps ! Et c'est peut être là que se situe le deal avec François Hollande… ».
 « François Hollande a déjà siégé au conseil régional du Limousin et avait promis qu'en cas de cumul il resterait ! Evidemment, à la première occasion il a quitté le navire (…). J'avais d'ailleurs pris la parole en séance pour louer son sacrifice et j'avais ajouté que l'on s'en souviendrait. Et j'ajoute qu'à chaque fois qu'un élu (Chandernagor, Longequeue, Peyronnet, Rodet, Boulestin récemment..) à eu à choisir il a toujours laissé la région pour siéger ailleurs. Ce n'est pas propre au Limousin mais c'est un indicateur important au sujet de l'importance accordée à cette institution malheureusement ».

Ghilaine Jeannot-Pagès (conseillère régionale déléguée, Verts)
« Je ne suis (malheureusement?) pas au fait de cette dernière actualité... je crois que le plus simple serait de demander à l'intéressé (voire aux intéressés ..) ».
«  Si M. Hollande nous faisait l'honneur de rejoindre les Verts et de souhaiter revenir au conseil régional en figurant sur la liste que nous constituerons, je ne manquerai pas de vous en offrir la primeur… ».

Jean-Jacques Bélézy (conseiller régional, MoDem)
« Il est difficile de se projeter dans les prochaines élections régionales puisque la réforme territoriale peut changer toutes les règles du jeu. Il appartient au parti socialiste de choisir ses représentants aux élections, je ne veux pas m’immiscer dans ce choix. Suivant les nouvelles configurations territoriales et les évolutions des opinions le paysage politique peut évoluer ».
« Toutefois je ne vois pas ce que François Hollande pourrait apporter de plus à la région Limousin. Il est porteur d’une conception politique dépassée, il pratique facilement la démagogie, et il n’a pas montré à Tulle ou en Corrèze de réelle capacité à améliorer la vie de ses habitants ».
« Il est obnubilé par sa candidature aux élections présidentielles et délaisserait bien vite le nécessaire travail dans la région au quotidien pour assouvir ses ambitions nationales ».
« N’ayant pas eu de responsabilité gouvernementale il n’aura pas de grande influence sur les décisions nationales qui pourrait aider la région ».
« Je le vois difficilement guider la région vers une collaboration avec le Poitou-Charentes qui pourtant représente la plus intéressante communauté d’intérêt que nous ayons à développer pour suivre le court naturel de l’économie de Limousin ».

Murriel Padovani-Lorioux (conseillère régionale, Verts)
« Nous ne sommes pas PS et ne choisissons pas pour eux (...)   ».
« La prochaine élection ce sont les Européennes, et si Jean-Paul Denanot est élu il n'en a pas moins dit qu'il ne quitterait pas la Région... Après, tout est problème de cumul de mandats ! (...) ».
« De toute façon une présidence de région est une présidence de département ! Nous avons déjà eu un premier vice-président de région président d'un département... tout cela est navrant, nous sommes dans les féodalités politiques et ce n'est pas comme cela que nous arriverons à avoir des logiques de territoire. Qui plus est, je doute que l'électorat de François Hollande soit content qu'à peine élu président il quitte le département, mais ça c'est leur problème (...)  ».
« A quand une vraie transparence de la vie politique, de vrai représentations proportionnelles autour de programmes novateurs, profondément écologiques qui puissent donner de vrais perspectives aux citoyens sociales, environnementales et économiquement solidaires....plutôt que des batailles de chef surannées ! ».

Michel Fourgeaud (vice–président du conseil régional, ADS)
« Je le connais, on a toujours eu de bonnes relations, je ne vois pas d’a priori. Mais je n’ai pas de position particulière par rapport à ça ».