"S'il y a eu des retards, c'est parce qu'il n'y a plus d'agents qui connaissent le terrain".

Publié le 02 février 2009 par Energie2007

Philippe Martin, président du conseil général du Gers, s'est invité à une conférence de presse de Michel Francony, président du directoire d'ERDF.

Dans un article du 31 janvier, la Dépêche du Midi évoque l'interruption d'une conférence de presse de Michel Francony, président du directoire d'ERDF, par Philippe Martin, président du conseil général du Gers. Nous en reproduisons les extraits concernant les réseaux de distribution d'électricité.

Quel est le meilleur moyen pour faire passer la pilule en temps de crise ? C'est simple, il faut com-mu-ni-quer ! Michel Francony, le président du directoire d'ERDF (comprenez le grand patron de la filiale d'EDF chargée du réseau de distribution) le sait.
Hier, il a donc convié les journalistes à l'Hôtel de France, à Auch. Il leur a gentiment offert les croissants. Et s'est félicité des moyens mis en place pour rétablir le courant chez 95 % des sinistrés gersois en une semaine.
Mais voilà, communiquer, c'est aussi la spécialité de Philippe Martin, le président du conseil général, qui n'a pas manqué l'occasion d'interrompre la conférence de presse, écharpe tricolore sur la poitrine, pour faire passer un message très politique celui-là avec l'appui d'une quinzaine d'élus rentrés en force avec lui sous l'œil des caméras et des appareils photo.
« Excusez-nous de cette arrivée impromptue. Mais je me dois, au nom des élus du Gers, de vous faire part du mécontentement de la population », a commencé le président du conseil général avant d'expliquer, sans se laisser interrompre : « Il y a des difficultés techniques évidentes. Le retour à la normale est beaucoup trop lent. Quelles mesures commerciales allez-vous prendre en faveur des sinistrés coupés ? »
Puis, pêle-mêle, en guise de croche-pattes divers au gouvernement : « EDF a investi trop d'argent à l'étranger et pas assez dans l'entretien du réseau ou l'enfouissement des lignes. Nous sommes dans un département rural qui compte 463 communes. Les gens ont besoin de contact. Nous demandons un moratoire sur la fermeture des sites locaux et la réouverture à Nogaro et Vic. S'il y a eu des retards, c'est parce qu'il n'y a plus d'agents qui connaissent le terrain. Météo France aussi veut fermer le site d'Auch. Mais comment aurions-nous fait sans leur connaissance du département. Nous vous demandons de vous faire l'écho de notre mécontentement. »
« Je le ferai », a répondu Michel Fracony avant de reconnaître « un retard dans l'organisation des réseaux dans le Gers » pour annoncer aussitôt quelques bonnes nouvelles. Ou l'art de faire baisser la tension.


Et l'enfouissement?
Michel Francony, le président du directoire de ERDF, indique que « 90 % des réseaux moyenne tension ont été touchés plus ou moins fortement par la tempête ». 90 % des problèmes étant liés à des chutes d'arbres, « la question de la reconstruction à l'identique se pose, surtout sur la zone de Nogaro », avoue le grand patron du réseau de distribution. « C'est pourquoi, on va passer d'un rythme de 3 000 km de lignes moyenne tension enfouies tous les ans en France à 5 000 km par an, soit un investissement de 2,3 milliards sur 10 ans. Si une telle tempête se reproduisait dans dix ans, ça permettrait d'avoir deux fois moins de clients coupés et de rétablir le réseau deux fois plus vite. Sur le secteur de Nogaro, nous ne nous voyons pas faire des saignées de 25 m de large autour des lignes. La solution, c'est l'enfouissement. Je peux garantir que l'investissement sera fait. Après, est-ce que la hausse des investissements sera répercutée sur le tarif réglementé ? ça, c'est une décision politique. »

Consulter l'article complet sur le site de la Dépêche du Midi.
Question indeminisation des victimes des coupures d'électricité, Michel Francony, indique qu'il « faut se retourner vers les compagnies d'assurance ». Pour le défaut de courant pendant ces derniers jours, il confie que « le gestionnaire du réseau indemnisera les usagers sous la forme qu'une baisse de la prime fixe » et précise que cette baisse pourrait atteindre environ « 50 à 60 € pour cinq jours » sans courant.