Il est vrai que, depuis 1983 et le tournant de la rigueur, le PS n’a jamais réussi à affirmer un projet de société clairement formulé, argumenté et assumé. Mais que dire de la situation actuelle de l’UMP ?
Nous évoquions dans un précédent article les nombreuses contradictions de la politique sarkoziste. Si ces contradictions sont probablement en partie collatérales d’une manière de gouverner, elles sont également le signe d’une perte de repères assez profonde.
Le politicien UMP se pose aussi forcément des questions. Que faire ? Relancer la consommation ou aider les entreprises à se moderniser et investir ? Oui, mais avec quel argent ? Continuer à faire maigrir l’Etat et ainsi poursuivre son spectaculaire recul dans la structuration et le fonctionnement des territoires (en témoignent les fermetures de tribunaux, d’hôpitaux, la délégation de la gestion des routes aux départements, les baisses de moyens et d’effectifs dans les secteurs de l’éducation et de la santé, et les nombreuses libéralisations : chemin de fer, Poste et télécoms, énergie…) ? Reste alors une question angoissante : comment réguler un système en crise quand on se prive chaque jour davantage de ses leviers d’actions et que l’on a, avec l’Europe, l’obsession de la maîtrise des déficits publics ?
Face à ce vide intellectuel et idéologique, il est évident que le PS a aujourd’hui un boulevard devant lui. Le contexte économique, politique, écologique et social est propice à sa vision du monde, la droite est perdue… en plus de ça, Obama lui mâche le travail ! Alors, que demander de plus ?
Frédéric
(1) Ne parlons pas du plan de relance, qui n’est qu’une compilation d’engagements budgétaires déjà connus, et le remboursement de dettes de l’Etat auprès des collectivités locales.