sarkozy : Alzheimer pour oublier le chômage ?

Publié le 03 février 2009 par Juan
Nicolas Sarkozy commençait sa journée par une "Réunion de suivi du plan Alzheimer au Palais de l’Élysée" lundi 2 février: "Le chef de l’Etat a salué les premiers résultats obtenus, en particulier le renforcement des moyens de 229 consultations mémoire. Il a rappelé par ailleurs qu'il souhaitait la mise en place de tous les outils nécessaires pour mesurer les résultats du Plan sur le terrain. Il a souligné qu'il comptait sur l'engagement des administrations et opérateurs concernés pour faire du Plan Alzheimer une réalité pour les patients et les familles." Coïncidence de dates, d'excécrables chiffres du chômage étaient livré le même jour : + 45 8000 sans-emplois en décembre. c'est la huitième hausse mensuelle consécutive, une preuve supplémentaire que la crise qui nous frappe n'est pas née un jour de septembre à WallStreet comme le gouvernement nous le laisse entendre jour après jour. Explosion du chômage Depuis août, la hausse du chômage "officiel" est régulière et croissante depuis 8 mois : mai (+0,3%), juin (+0,2%), juillet (+0,1%), août (+2,2%), septembre (+0,4%) octobre (+2,4%), et novembre (+3,2%). Et ces augmentations ne concernent que le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE en catégorie 1, c'est à dire les personnes à la recherche d’un emploi à temps plein et à durée indéterminée. Au total, le chômage "officiel" a bondi à 2,113 millions à fin décembre 2008. Sur les douze mois de 2008, le nombre d’inscrits à l’ANPE en catégorie 1 a crû de 217 000. En décembre, la hausse touche tout le monde : les hommes (+16,3%), les femmes (+6,4%), les jeunes (+19,5%) et les 50 ans et plus (+8,8%). Les nouveaux précaires Cet indicateur, si mauvais soit-il, n'est pas le seul à révéler les difficultés du pays. Il y a quelques jours, Hervé Novelli se félicitait des "excellents chiffres" de créations d'entreprises en 2008 : 327 000 entreprises, soit +1,8% par rapport à 2007. Curieuse réaction du secrétaire d'Etat au PME ! La hausse en 2007 était de +13% versus 2006. Rue89 explique effectivement que le nouveau statut d’auto-entrepreneur crée une concurrence supplémentaire. L'INSEE révèle ainsi que « les chômeurs sont de plus en plus nombreux parmi les créateurs ». Et ce statut d'auto-entrepreneur cache une nouvelle précarité : Voilà donc des chômeurs qui se transforment en patrons… petits patrons puisqu’il viennent grossir les rangs des créateurs d’entreprises qui n’emploient aucun salarié: ce fut le cas en 2008 pour neuf créations d’entreprises sur dix. Un seul emploi créé: celui du tout nouveau chef d’entreprise, comme le souligne l’Insee: « Le nombre de créations d’entreprises sans salarié a progressé de 61% entre 2002 et 2008 alors que celui des créations avec au moins un salarié n’a augmenté que de 10%. » L’ex-chômeur crée souvent son propre emploi après avoir été exclu de son ancienne entreprise parce que le marché du travail est incapable de le réintégrer. Bizarrement, il arrive qu’on retrouve cet entrepreneur solitaire au service de son ancienne entreprise avec un statut précaire de sous-traitant, effectuant des missions dites « externalisées » par l’entreprise bien contente d’avoir allégé sa masse salariale et de pouvoir utiliser des capacités de travail forcément très flexibles. Quant au nouveau chef d’entreprise, à lui de trouver la matière à se constituer une revenu, si possible régulier (source Rue89). Retour au traitement social du chômage Nicolas Sarkozy avait annoncé que le chômage partiel serait mieux indemnisé. Les textes officialisant ces dispositions ont tardé à être publiés. Ils ne l'ont été que les 31 janvier et 1er février ! le taux d'indemnisation est désormais porté de 50 à 60%, et l'accord interprofessionnel de décembre dernier prévoit également une augmentation du plancher d'indemnisation (de 4,42 à 6,84 euros de l'heure). Le plafond d'heures au chômage partiel est relevé, de 600 à 800 heures par an (voire 1 000 pour l'automobile et le textile). Le gouvernement a rompu avec ses dogmes de campa