Feuilleton : La révolution numérique en marche dans la BD (épisode 2)

Par Manuel Picaud
Il est normal qu’un blog spécialisé – vecteur numérique par excellence – s’intéresse à la révolution digitale en cours dans le monde du 9e art. Les initiatives se développent à grand pas. Après Ave ! Comics, voici le lancement de digiBiDi

digiBiDi
Jeune diplômé de Supélec et de Georgia Tech, Benjamin-Samuel Ewenczyk vient de lancer à Paris son site de BD en ligne en partenariat avec dix éditeurs dont Soleil, Emmanuel Proust, Paquet, Foolstrip, les Requins Marteaux ou ça et là... Pour le moment, digiBiDi est un site limité à la lecture en ligne des premières planches d’une centaine de BD (essentiellement franco-belge mais aussi du roman graphique, du manga et du comics). Cette mise en bouche permet de tester l’outil et les réactions des internautes sur des améliorations techniques comme l’option double page en cours de développement.
La lecture gratuite est possible à partir d’un ordinateur ou un iPhone sans avoir à installer de logiciel ni à télécharger de fichier. La lecture est immédiate via le navigateur Web, en allant sur www.digibidi.com. Le système peut d’ailleurs s’exporter sur un site Web ou un blog, ce qui sera fait occasionnellement sur ce blog. La numérisation apparaît de belle facture avec un zoom au moins de la taille de l’album BD. Un inconvénient serait une lecture planche par planche, mais la navigation est simplissime. Côté sécurité, une signature invisible et permanente (watermarking) est insérée à l'intérieur des images numériques, pour lutter contre la fraude et le piratage et d'assurer la protection des droits de propriété intellectuelle.
Voici en exemple un extrait de Pinocchio de Winschluss, Fauve d'Or, meilleur album au Festival international de bande dessinée à Angoulême en cette année 2009.
Évidemment, l’étape suivante est une offre de BD à la demande, qui permettra de lire des BD entières pendant un laps de temps limité, soit 72 heures. Fort de quelques accords de principe, l’entrepreneur promet un prix de lecture réduit. Il revient de la grande messe de la BD d’Angoulême où il a poursuivi les négociations, ouvert le dialogue avec Flammarion, Média Participations et Glénat et multiplié les contacts pour pouvoir proposer à terme un choix exhaustif de BD. « D'une maison à l'autre, les réactions vis-à-vis du numérique sont très différentes : certains sont enthousiastes, d'autres plus dubitatifs. L'aspect "location en ligne" et notre système de "Watermarking" interpellent les éditeurs. Le festival a été l'occasion de faire le point avec nos partenaires qui ont déjà des previews sur notre plate-forme. Nous avons eu des retours très positifs, tant au niveau des éditeurs que de leurs auteurs. » L’affaire familiale entend bien trouver son équilibre dès l'année prochaine.
Prochain épisode jeudi, je continuerai à vous présenter une nouvelle initiative et ma propre expérience de cette autre manière de se plonger dans l’univers de la bande dessinée. A suivre lekiosque.fr