Le conseil d’un écrivain

Par Richardtroubat

J'ai rencontré, lors d'un salon du livre au Clos Vougeot (Côte d'Or), un écrivain, ami d'une amie, qui m'a donné ce conseil :

«Le meilleur conseil : n'écoute jamais les conseils ! Fais dans la manière où tu te sens le plus à l'aise»

C'était en réponse à mon tourment de l'époque : on m'avait dit de faire un plan avant d'entamer mon roman, un synopsis, des fiches techniques, etc.. J'en étais incapable. Incapable de connaître l'histoire avant de l'avoir écrite !

J'ai retrouvé sur internet un interview de ce monsieur (qui s'appelle Jean-Paul Noziere). Voici ce qu'il dit :

Question : Connaissez-vous le récit entier lorsque vous commencez un roman ?

Réponse : Oh non ! Et heureusement ! Je découvre mon histoire un peu de la même façon que vous lecteurs, vous allez la découvrir en lisant.
Bien sûr, au départ, j’ai une idée en tête…mais en cours de route, le récit bifurque, se choisit une direction et je n’y suis pas pour grand chose la plupart du temps. J’ai l’impression que mon histoire m’échappe.
Vous serez très surpris d’apprendre que quand je commence la page 36 (par exemple), je sais que je m’arrêterai à la page 38 (je n’écris pas plus de 2 pages à la fois, 2 le matin et 2 l’après-midi), mais je n’ai pas la plus petite idée de ce que j’écrirai à la page 39 et à la page 40 ! Je le découvre…après avoir posé mon stylo, parce que après avoir posé mon stylo, je saute sur mon vélo ou je fais autre chose et alléluia, la suite de mon récit a la gentillesse de s’installer dans ma tête. Je ne fais aucun plan. J’ignore comment mon roman se terminera

A part que je n'aime pas personnellement le vélo, ce monsieur m'a décomplexé. Ce qu'il dit là est exactement ce qui m'est arrivé: cette sensation bizarre que ce n'est pas moi qui écrit l'histoire.

Le site de Jean-Paul Nozière