Une semaine en Europe : 4 février 2009

Publié le 04 février 2009 par Memoiredeurope @echternach

Mercredi 4 février 2009

J’ai vu changer la terre. C’est le titre d’une série de dix documentaires diffusée chaque samedi sur France 5 et qui a débutée le 17 janvier. Deux portraits européens : “Espagne, un désert s’annonce” et “Pays-Bas, le pays sous la mer”. Un site wiki est dédié au thème et les vidéos peuvent être visionnées…uniquement en France métropolitaine. Tant pis pour moi qui au Luxembourg ne peut accéder ni à Arte vidéos, à Canal + vidéos…et à FR3. Bonne chance aux autres !  

Chable. Un nom sans doute encore trop peu connu. Il s’agit de celui d’un photographe soutenu par la Galerie Le Réverbère à Lyon et qui expose à la Fondation Biermans-Lapôtre à partir du 13 février. Le thème de ses photographies, leur titre « Brûleurs » et leur degré élevé de constat nous ont retenu. Chacun sait qu’il y a une forme moderne d’émigration africaine qui est devenue bien plus violente que tout ce que l’on avait pu connaître dans les décennies précédentes, qu’elle échoue aux abords de l’île de Lampedusa, dans les eaux de Malte, ou au large de Gibraltar. Nous souhaitions citer un extrait du très beau texte de d’Emmanuel d’Autreppe au sujet de cette exposition : «La scène se passe quelque part entre Tanger et Gibraltar, Ceuta ou Tarifa. Quelque part entre 2000 et 2004 – mais la même scène, pas très nouvelle, s’est répétée souvent encore depuis, se rejoue ailleurs… Des gens partent, ils quittent ville ou village, famille, maison, travail, quand il y en avait. Ils laissent tout derrière eux et parfois leur avenir, franchissent le détroit, font le pas, discrètement, clandestinement, désespérément le plus souvent. Quittant une terre dont ils se disent qu’elle les a mal portés, mal choyés, pour céder aux mirages plus ou moins réalistes de l’Occident. Venus du Maroc, de plus bas ou carrément d’ailleurs : Turquie, Asie ou Tchétchénie. Ce sont ceux qu’on appelle les « brûleurs », ceux qui lâchent, larguent, risquent tout ; comme nos casinos feutrés ont leurs flambeurs, poussés par d’autres démons, qui pareillement vont trop loin au risque de « se griller » (petits frissons devant la perte et le vide réinventés pour l’homme de confort). Mais pour ces immigrés clandestins, la mise est lourde et sans échappatoire.

Gerhard Richter portraits. Si vous êtes inscrits à la newsletter de la National Portrait Gallery de Londres vous pourrez réserver en ligne pour cette exposition qui risque d’être courue (Du 26 février au 31 mai) et bénéficier d’une réduction, mais vous devez le faire avant le dimanche 22 février…et habiter Londres. Si vous n’êtes pas inscrits à la Newsletter, faites-le, les expositions, dans un contexte un peu officiel et compassé où la noblesse anglaise figure au premier plan, sont toujours insolites et parfois même déjantées. Mais c’est une des qualités de la capitale anglaise. Gerhard Richter is widely regarded as one of the world’s leading contemporary artists. During a career spanning almost fifty years, the astonishing range of his work has become a defining characteristic, with painting at the centre of his development. Within that medium his scope and output have been prodigious and as a result Richter is seen by many as the greatest living painter. 

Camino en vedette principale aux Goyas. Il s’agit là d’un film qui prend résolument position contre l’intégrisme religieux. L’œuvre de Javier Fesser qui n’était pas parmi les grands favoris, a gagné, le 1er février, dans six des sept catégories où elle avait été nominée : celles du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario (pour Fesser), de la meilleure actrice (Carmen Elías), du meilleur acteur (Jordi Dauder) et de la meilleure révélation féminine (pour la jeune Nerea Camacho, 12 ans). Ce film a ainsi réédité l’exploit accompli l’année dernière par La soledad, qui était passé du statut d’outsider à celui de grand gagnant des trois prix principaux. Le chemin d’une petite fille, entre amour et cancer. Libération titrait le 12 novembre dernier : «Jamais le thème de l’Opus Dei n’avait été traité au cinéma de façon aussi nette et aussi réelle.» Et El Pais : « Un filme diferente para el cine español, que habla de la espiritualidad, de cómo el Opus Dei manipula la enfermedad de una niña, el homenaje de un cineasta a una niña de 13 años, Alexia González-Barros, se llevó anoche seis de las siete candidaturas por las que competía. “Es un filme contra la oscuridad, el dolor y los fundamentalismos en este país”, comentó Jordi Dauder, Goya a la mejor interpretación masculina »

Abandon ? Les cent plus belles églises du Finistère, Chinon et Saumur dans le Val de Loire, les villes d’Orléans, Troyes, Provins, Laval, Le Havre, Fécamp, Bastia, les sites de Sorgues, Montségur, Saint-Guilhem-le-désert, Saint-Emilion dans le midi, tous les grands châteaux et les bastides du Périgord, les monuments antiques de Saintes, les abbayes de Saint-Savin, la Charité sur Loire, Baume-les-Messieurs, les sites de peintres comme Giverny, Pont-Aven, Collioure, Auvers-sur Oise, Barbizon, et plus de mille autres trésors de la France ont perdu la protection de l’Etat assurée par les architectes des bâtiments de France. Dans un communiqué du 30 janvier, Madame Albanel “a pris acte du vote par le Parlement d’un amendement (l’amendement la Raudière) supprimant l’avis conforme des architectes des bâtiments de France (ABF) dans les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP)”. Elle insiste sur le fait que “cette mesure ne doit pas s’analyser comme l’abandon d’une prérogative de l’Etat dans le domaine du patrimoine mais qu’elle correspond à la volonté de moderniser les procédures”. Tel est le message d’alerte envoyé en ce début de semaine par la FNASSEM, dont le portail web est un des plus complets sur tout ce qui concerne les associations du patrimoine et des paysages. Un forum est ouvert à vos réactions ! Les professionnels ont déjà fait part du sentiment que l’on était tombé sur la tête…c’est peut-être finalement la vérité !

Le Moyen-Âge sur Arte. Du 2 au 15 février, la chaîne de télévision Arte présente un thème sur le Moyen-Âge. Ce soir un film sur les Vikings (à voir l’exposition de Speyer sur le sujet). Les Templiers sont traités également ce soir et le 7. Enfin le 8 février, c’est-à-dire dimanche prochain, un THEMA sur les juifs au Moyen-Âge. Nous y reviendrons dans les prochains jours. Après la re-diffusion  - inévitable ?- d’Ivanoe, viendra « Une autre histoire juive », celle des juifs en Alsace et dans le fossé rhénan. Le film est également lié à la parution de la traduction française de l’ouvrage consacré à Yossel de Rosheim, l’avocat des juifs. J’irai donc à Strasbourg pour regarder la télévision.