Des journalistes écoutent Sarkozy : "live blogging"

Publié le 05 février 2009 par Juan
Il fallait quand même l'écouter, ce président en chute libre dans les sondages. Voici un relevé subjectif et sélectif, d'une soirée entamée avec Nicolas Sarkozy.
20h15 : ça y est. Nicolas Sarkozy est à l'antenne. Le générique de début est rapide. David Pujadas prend la main. D'une voix légèrement enrouée, le président dit "bonsoir." Laurence Ferrari, souriante puis fermée, introduit un reportage, des témoignages de Français sur leur problème de pouvoir d'achat.
"Que les Français soient inquiets, c'est normal"
"je le comprends, je l'entends"
"Dans le reportage, cette dame dit : on est pour rien à la crise et c'est nous qui allons payer. C'est vrai, elle a raison."
"Crise de confiance, elle est ensuite économique (...) et d'une brutalité sans nom."
20h21, premier mensonge : sur les moyens dégagés pour les banques, "cela ne leur a pas coûté un centime d'euro."
20h25,
Première surprise, Sarkozy lit un prompteur pour sortir ses chiffres!
Première annonce : l'argent prêté aux banques (1,4 milliards d'euros en 2009) servira intégralement à financer des projets de politique sociale.
20h30, "le partage du travail a été une erreur économique historique." Pour répondre à Monsieur Pujadas concrètement" ...
"Le fichier EDVIGE, j'ai découvert cela en lisant la presse." Sarkozy se chiraquise
20h32 : sur la réforme du lycée... "Darcos, qui fait un excellent travail." Il veut en finir avec "la tyrannie de la section S", où "on y va parce qu'on y met les bons élèves."
Pujadas prend la main. Ferrari est larguée.
20h33: "Le monde change, Monsieur Pujadas."
20h34 : Ferrari glisse une question. "Des manifestations en France, il y en a très souvent." Sarkozy est agacé. Il répète qu'il a été élu pour "réformer", et que les manifestations ne
"Qu'appelez vous le modèle social ?" demande Sarkozy. Agacé toujours, il donne des leçons de journalistes à David Pujadas, "si vous me permettez..."
20h37, nouveau reportage sur les secteurs frappés par la crise, et des témoignages de patrons et d'employés sur le chômage, le resserrement du crédit, "des revenus en chute libre sur les feuilles de salaire." "Une mère de famille constate : "il ne reste que 80 euros."
20H40, Guy Lagache de M6 arrive sur le plateau, et commente des témoignages "extrémement forts" sur la situation actuelle, et enchaîne sur l'emploi : combien d'emplois votre plan de 26 milliards d'euros crééera ? Et dans combien de temps ?
Sarkozy se félicite des moindres destructions d'emplois en France par rapport aux Etats Unis et l'Espagne... "J'ai fait le pari d'une politique de relance par l'investissement." "Nous avons mobilisé avec François Fillon tout ce qui se trouvaient dans les cartons de l'Etat" "On va anticiper ces dépenses."
Les trois journalistes se taisent, et écoutent.
"Personne ne sait exactement combien ça va créer d'emploi mais on sait que ça donne du travail."
Seconde annonce : le chômage partiel, indemnisé à 60%, doit être davantage encore indemnisé. Il le proposera aux organisations syndicales le 18 février prochain. Autre sujet, Sarkozy veut que les syndicats proposent de mieux protéger les jeunes. Comment ? On ne sait pas.
20h44, Sarkozy ne veut pas annoncer de chiffres ni de dispositif concret. "Mais vous croyez que mon travail est difficile ?" s'agace Sarkozy contre Pujadas qui tentait de l'interrompre.
Lagache s'obstine : à combien se chiffrent vos nouvelles mesures sociales ? Sarkozy évite. "Je souhaite mettre à l'ordre du jour du 18 février, d'autres sujets." Et le voici qui ouvre un autre thème, tout en compassion : les classes moyennes qui souffrent au travail.
Sarkozy égrène ses idées : Faut il supprimer la première tranche de l'impôt sur le revenu ? Deux millions de foyers sont concernés. Peut-on supprimer le second tiers de l'impot sur le revenu ? Ou augmenter les allocations familiales ? Aucun journaliste ne rappelle qu'il a lui-même dégradé les allocations familiales pour les familles avec adolescents.
"Je ne trancherai pas" explique Sarkozy. Il a compris la leçon, il veut attendre la discussion. "Voyons ce qui en sera le 18"
Lagache demande: et augmenter le SMIC ? Sarkozy rétorque qu'«augmenter le Smic, c'est laisser 87% des salariés de côté
20h52, Laurence Ferrari n'a toujours pas posé de seconde question...
20h53, Ferrari glisse enfin "c'est à dire ?" quand Sarkozy menace les partenaires sociaux de légiférer s'ils ne trouvent pas de solutions à sa place après sa réunion du 18 février.
20h55 : Sarkozy a visiblement pris Pujadas en grippe. Lagache pose la question de l'efficacité. Sarkozy réplique: "le partage du profit, c'est une question d'arbitrage entre l'actionnaire et le salarié."
"Qu'il discutent entre eux"
Sarkozy met son troisième sujet, la règle des trois tiers: 33 pour l'actionnaire, 33 pour les salarié; 33 pour l'entreprise et ses investissements futurs. Vieille antienne déjà martelé pendant la campagne.
20h59, Sarkozy demande de l'aide à Laurence Ferrari pour se débarrasser de l'encombrant Lagache. Alors que ce dernier lui posait une question, le président se tourne vers elle pour répondre. Elle saisit la balle au bond.
Quatrième sujet, Sarkozy répète ses 'propositions' sur les contreparties exigées aux secteurs soutenus.
21h02, Sarkozy lance sa troisième annonce : "On supprimera la taxe professionnelle en 2010." Coût de lamesure: 8 milliards d'euros.
21H04, Laurence Ferrari lui demande si cette mesure ne fera pas qu'aggraver le déficit abyssal de la France. Mais non ! Sarkozy annonce qu'il discutera de l'impot de remplacement avec ... les élus locaux. Belle arnaque. Je te rends d'une main ce que je te reprends de l'autre.
21h05, Pujadas lance l'idée d'Obama de plafonner les salaires des dirigeants de banques. Sarkozy répète son mensonge (pas de bonus pour les seuls dirigeants de banque, rien sur les dividendes et les bonus des traders). Sarkozy attaque enfin le système de rémunération des traders. Si la proposition d'Obama, Sarkozy déclare "je ne suis pas trop pour des mesures générales." Et il tâcle Obama, "j'aimerai en savoir plus."
Le tenace Lagache rappelle les promesses de Gandrange. "D'abord le site n'est pas fermé..." réplique Sarkozy. Un four va fermer." Mittal a tenu 3 engagements, d'après Sarkozy : maintenir le site, créer une école de formation et investir 30 millions d'euros.&alt;=rss