Impressions japonaises 1 - I love tourists

Publié le 21 août 2007 par Marine G.

Quand vous aurez des problèmes, montrez cette page à quelqu'un de sorte qu'il puisse aussi comprendre comment manipuler ce Petit Manuel. Puis désignez votre question écrite en français et en japonais. (...) Votre interlocuteur devrait ainsi pouvoir vous répondre.
Petit Manuel Pratique du Voyageur au Japon, Office National du tourisme japonais  
 

Où puis-je acheter un billet pour ... ?
a. Suivez-moi, je vais vous montrer
b. Aux distributeurs automatiques de billets, là
c. Vous devez acheter un billet longue distance à ce guichet, là
d. Je suis désolé(e). Je ne sais pas. Demandez à quelqu'un d'autre.
Petit Manuel Pratique du Voyageur au Japon, Office National du tourisme japonais 

A Tokyo, la touriste française ne se sent jamais seule. Sans blague, c’est pas juste les millions de gens qui se pressent sur les quais du métro et les centaines de shoppings malls bondés des douzaines de quartiers de la ville. C’est la facilité et la gentillesse avec laquelle les Japonais m’abordent et se laissent aborder. Rien que la première journée...

Dans l’avion, mes 2 voisins me font un programme d’enfer, listant après moultes discussions LES lieux qu'il faut voir d'après eux : Asakusa, Omotesando, Ginza, la tour de Tokyo... Tiens, tiens, tous les endroits jugés attrape-touristes et complètement dispensables par quelqu’un comme Mademoiselle ! Je rigole intérieurement mais suis charmée de leur gentillesse. Au cas où je l'ai oublié, ça me rappelle que chacun a sa manière de voyager et qu'aucune n'est vraiment mauvaise : pour celui-là, il ne faut rien rater des incontournables (et si nous sommes nombreux, tant mieux, c'est un signe d'incontournabilité), pour l'autre, découvrir les trucs pointus/hors des sentiers battus/fréquentés par les vrais gens du coin... Pour moi, c'est voir quelques belles choses et profiter de l'extrême différence qui pointe son nez à chaque instant devant mes yeux ébahis. Un grand moment de philosophie voyageuse, là haut quelque part au dessus de la Sibérie.

Plus tard, dans le Narita Express qui relie l’aéroport au centre de Tokyo, j’achète à la vendeuse ambulante un pâté de riz à la prune (onigri apprends-je plus tard), c’est délicieux mais diantre, que ça colle aux doigts ! Mon voisin, probablement mort de honte pour la petite occidentale malpropre assise à côté de lui, surmonte sa timidité et ses difficultés avec la langue anglaise pour m’expliquer que pour ne pas me salir les doigts, je dois utiliser l'emballage d’algue spécialement rangé à part, là sous le film plastique. Et en plus, ça se mange, dis donc ! Je me disais bien que ça me rappelait les makis aussi. Bref, drôlement sympa le voisin (en même temps, tu laisserais un touriste papou manger ses frites à la cuillère sans rien faire ?).

Et puis ça continue comme ça :  une dame sort son mobile pour m'aider à trouver mon hôtel caché au fond d'une allée. Le soir, mes voisins de bar engage la conversation et bientôt j'entretiens une passionnante correspondance par e-mail avec un nouvel ami japonais : "i love skiing. sometimes i play tennis" "sometime please write a mail to japan"…
Dans le vol de retour, j’essaie de rendre la pareille à Yoshimi qui vient en France pour la première fois : elle et son groupe vont visiter le Mont-Saint Michel, Etretat, Barbizon, Versailles et puis elle aura une journée libre à Paris. Je lui parle de tout ce que j’ai adoré du Japon et puis, des trucs pas trop chers dans notre belle capitale (en plus du Louvre, d'Orsay, de Montmartre - qu'elle compte bien "faire" dans la journée - no comment) : le jardin du Palais Royal, le Luxembourg, la ligne 6 avec vue sur la tour Eiffel entre La Motte-Piquet et Passy, une visite au Bon Marché, les courses chez Monoprix. Je lui dis que j’espère qu’elle va rencontrer des Parisiens sympas « parce les Japonais sont vraiment adorables avec les touristes ». Alors je compte sur toi : si tu croises une Japonaise perdue dans les jours qui viennent, tu sais ce qu’il te reste à faire... 

La photo des touristes japonais est emprunté à Arnaud Frich et sa jolie série sur le musée du Louvre et la photo de l'onigri vient d'ici.