Mad men : 1.03 Le mariage de Figaro

Publié le 10 février 2009 par Tao

On peut diviser cet épisode en deux parties. L’un professionnelle, l’autre personnelle mais une question demeure, qui est Don Draper ? Il croise dans un train un homme qui semble le connaître mais qui l’appelle aussi “ Richard ”. Et à la radio, il change vite de station quand on évoque un scandale financier. Serait il mêlé à cette histoire, pourquoi a t’il changé d’identité ? Ce fil rouge commence à m’intéresser au plus haut point. C’es à la fois facile comme fil rouge et en même temps original vu le style de la série mais l’important est que ça marche. Il faut dire que John Hamm est très charismatique et mystérieux et on a vraiment envie d’en apprendre plus sur son personnage.

Au bureau, il est question de censure et les femmes se dévergondent en lisant “ L’amant de lady Charterley ”. Tous les livres ne sont pas bons à lire à cette époque et ce roman de David Herbert Lawrence est l’occasion de braver les interdits. On s’amuse comme on peut quand on est une petite secrétaire dans les sixties. Mais le vrai événement chez Cooper Sterling c’est le retour de Pete le jeune marié. Le passage devant monsieur le curé semble l’avoir changé et il est décidé à ne plus faire un pas de côté au grand désespoir de cette pauvre Peggy. Pete goûte ainsi à la vie d’homme marié et sa gentille petite femme a l’air d’une épouse parfaite. Elle lui téléphone pour savoir ce qu’il veut pour dîner et lui s’exclame fièrement qu’il n’aura qu’à mettre ses pieds sous la table en rentrant. Misogyne ? Non, simplement naturel pour l’époque. Je vois néanmoins toujours en lui une version jeune de Draper et comme son maître à penser il ne devrait sans doute pas rester fidèle très longtemps à sa nouvelle épouse. Draper,lui, flirte ouvertement avec Rachel Menken durant la visite de son magasin. Et tous les deux forment un duo assez étrange. Elle, la femme fatale, lui l’homme mystérieux rappelant par moment le Bogart de Casa Blanca.

La série introduit toujours ça et là des touches d’humour pince sans rire. Ainsi lors de la visite du magasin, on tombe sur une grosse vendeuse endormie au département des lits pour enfants et les slogans publicitaires des jeunes cadres sont toujours un peu surréalistes, d’autant qu’il s’agit cette fois de laxatifs. On sent que les scénaristes ont dû bien rire en écrivant les slogans.

L’anniversaire de la fille de Draper est un prétexte pour une fête entre adultes mais comme au travail, on sépare les hommes des femmes et gare à celle qui se risquera à enfreindre cette règle tacite. Cliché en veux tu en voilà, c’est la vilaine divorcée qui s’y colle. C’est un peu facile et on présente Helen classiquement comme une femme libérée et son personnage n’est pas très original. Ce qu’il est intéressant par contre c’est la réaction de Betty. Agit elle uniquement par convenance sociale ou est elle consciente du tempérament volage de son mari ? Elle ne serait donc pas une bécasse comme on pouvait le croire ? Le couple Draper n’est en tout cas pas le couple modèle et cela même leurs amis et/ ou connaissances le remarquent. Etrange aussi l’escapade de Don pour aller chercher le gâteau et qui revient avec un chien pour se faire pardonner son retard. J’ai trouvé cela assez bizarre mais ça montre bien l’aspect indépendant du personnage ne se laissant pas engluer dans toutes ses convenances maritales. On remarquera que pas un seul membre de l’agence n’a été invité à la petite fête. Une séparation ferme entre les deux univers qui m’a surpris et montre bien la dualité du personnage central mettant un point d’honneur à tout cloisonner. Petit détail, j’ai été envoûté par la maison des Draper. Je suis persuadé de l’avoir déjà vu dans une autre série. Cet escalier en rentrant, cette façade, ça me dit quelque chose mais quoi ? Je n’arrive pas mettre le doigt dessus. Si vous avez une idée, faîtes moi signe.

On entre cette fois au cœur même de la série sans pour autant avoir de grandes intrigues centrales. L’important est surtout d’explorer l’époque en question comme Rome a pu le faire durant deux saisons. On peut ainsi s’intéresser à une foule de détail. On fume dans les trains, lors de la fête chez Draper, l’un des hommes n’hésite pas à gifler l’enfant d’un autre un peu trop turbulent et son père n’y voit rien à redire. Comme dans le précédent épisode, les femmes médisent sur le dos de la jeune divorcée.

Bilan : En trois épisodes, Mad men a facilement réussi à imposer son univers et son style et je suis sous le charme. Contrairement à la critique, je ne trouve pas cette série lente ou du moins pas cet épisode où l’on passe d’une intrigue à une autre et c’est vraiment fascinant de découvrir tout ce petit monde de la classe aisée américaine dans les années 60. Je me prends vraiment au jeu car c’est une période qui m’intéresse, à la fois si lointaine et si proche. Un moment de l’histoire où l’on se disait que tout était possible et c’est aussi ce que montre Mad men à travers ses personnages et les évolutions pointant leur nez que ce soit au niveau matériel ou social. Je commence à comprendre toutes les bonnes critiques sur cette série, ma mission est ainsi réussie comme je l’expliquais dans mon premier article sur Mad men. Je peux désormais passer à la phase deux car l’aventure Mad men ne risque pas de s’arrêter pour moi.