Sarko : des couacs dans le scénario ?

Publié le 12 février 2009 par Dangelsteph
On nous l'avait présenté comme un adepte aguerri du storytelling, cette technique de communication qui consiste à raconter des histoires pour convaincre. Et qui plus est du storytelling version George Bush.
Pour résumer la démarche, l'un des conseillers de l'ex-président américain a dit un jour que cela consistait à créer la réalité, que tous, citoyens, observateurs, journalistes ne pouvaient que commenter, analyser après-coup, sans avoir plus d'impact que cela sur la création de cette réalité.



Alors que s'est il passé lors de l'intervention de Nicolas Sarkozy à la télé jeudi dernier ?
Lui qui nous avait habitués à des interventions tranchant vraiment par rapport aux prestations de ses prédécesseurs… Les observateurs avaient parlé de nouveauté : il est vrai qu'avant Nicolas Sarkozy, aucun homme politique français n'avait encore utilisé les techniques modernes du storytelling, à grande échelle et avec une infrastructure, un encadrement formé à cette discipline comme force de soutien.

Et puis voilà une prestation qui ressemble à du déjà vu, une tradition de la communication politique qu'on avait commencé à oublier, beaucoup plus classique. Le personnage Sarkozy est apparu un peu effacé. Il n'y avait pas d'intrigue, pas véritablement de construction de récit comme ceux auxquels nous avons eu droit depuis l'entrée en fonction du président Sarkozy. Nicolas Sarkozy a été banal, et cela était suffisamment nouveau pour être remarqué.

Y'aurait-il donc des couacs dans le scénario ?

On pourrait le penser. Un scénario tel que ceux qui entretiennent le feu de nos séries télé préférées a été écrit pour servir de trame à la mandature Sarkozy. Pas de mal à cela : c'est le storytelling politique qui l'exige.

On pourrait donc penser que le même mal qui hante tous les producteurs de séries télé a touché Nicolas Sarkozy : l'imprévu dans le scénario. La grosse tuile. Les séries télé ont toujours eu du mal à le gérer. On se souvient de la vieille série "Dallas", dont l'une des actrices était décédée, et qui avait été remplacée comme si de rien n'était par une autre qui ne lui ressemblait absolument pas dès l'épisode suivant !
L'imprévu dans le scénario Sarkozy serait donc la crise ? Et de là, le retour en arrière vers plus de classicisme ? C'est possible.

Ou alors, cette prestation a été insérée dans le scénario. George Clooney décide d'arrêter "Urgences", on s'arrange pour qu'il soit viré de l'hôpital au terme de quelques scènes d'anthologie : cela s'est déjà vu à la télé.

Alors là, Nicolas Sarkozy laisserait apparaître une petite faiblesse, une faille dans son armure d'homme de la rupture, comme si le doute, les inquiétudes qui nous habitent le hantaient aussi, comme s'il n'était pas sûr de lui ? Si c'est le cas, cela peut marcher, forger une belle histoire, à condition de gagner à la fin, en remportant une victoire indiscutable sur le doute. Loin d'être une évidence.

A suivre.

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