La nouvelle a stupéfait le pays sous-vosgien : le 12 mai 2005, Christophe Millet, 34 ans, était poignardé de 18 coups de couteaux dans un parking souterrain de Saint-Louis. Émotion d’autant plus grande que le jeune homme était très connu dans le Territoire. Footballeur passionné, investi dans la gestion du club de Chaux, il avait sauvé son frère Philippe en lui donnant l’un de ses reins.
La cour d’assises du Haut-Rhin, réunie à Colmar, juge depuis lundi Liliane Paolone, aujourd’hui âgée de 29 ans, qui a reconnu le meurtre. Un crime dont la jeune femme a présenté différentes versions au fil de l’enquête. Elle a d’abord prétendu s’être défendue d’un inconnu qui voulait la violer. L’enquête a toutefois rapidement démontré que Christophe Millet et Liliane Paolone se connaissaient avant les faits, par l’intermédiaire d’un site internet de prostitution. La jeune femme y proposait ses services, le footballeur y était client.
Hier, les prostituées se sont succédé à la barre. Elles connaissaient bien la meurtrière. Elles connaissaient bien aussi « Mannix », surnom de Christophe Millet. De client, celui-ci était devenu le confident, voire l’ami, des jeunes femmes de ce réseau bâlois. Il était surtout très épris de Liliane Paolone, dont il aurait envisagé de dévoiler les activités. La crainte que sa famille apprenne sa double vie a-t-elle suffi à la jeune prostituée pour déclencher son geste meurtrier ? Les jurés de la cour d’assises de Colmar ont jusqu’à vendredi pour se forger une opinion.