Racisme.

Par Ananda
Evacuer la "question raciale" en se retranchant à tout coup derrière l'incantation "je ne suis pas raciste" (sous-entendu, "au nom des grands principes du Pays des Droits de l'Homme, le mien") est une façon (consciente ou inconsciente, là est un autre débat) de court-circuiter toute réflexion nette, salutaire sur les problèmes que font surgir les différences entre les groupes humains.
C'est "tabou". On n'en parle pas. C'est politiquement "incorrect".
Comme si le fait de n'en pas parler frontalement (franchement) avait la vertu d'éliminer tout bonnement le phénomène !
Alors que, plus ou moins souterrainement, les réactions restent les mêmes (l'agacement et l'incompréhension en face de l'autre).
La France n'est pas une culture "raciste", bien entendu.
Cependant, c'est une culture qui promeut un certain repli national, doublé de prétentions universalistes.
La France, en cela toute semblable aux U.S.A qu'elle critique tant, mais qui semblent néanmoins plus doués qu'elle à manier la diversité - est très imbue de ses valeurs.
Aspirer (plus ou moins secrètement) à "franciser" le monde, n'est-ce pas le comble de la négation de l'autre ?
L'effet pervers de l'universalisme des Lumières ne serait-il pas - aussi incroyable que ce soit - une forme de "racisme" ?



P.Laranco.