Le baiser éternel

Publié le 14 février 2009 par Myriam

Le baiser est certainement l'un des tableaux les plus connus de Gustav Klimt, si ce n'est le plus connu de ce peintre. Cette toile, réalisée en 1907-1908, appartient à la période dite dorée du peintre autrichien, où celui-ci utilise à la fois les couleurs dorées et les feuilles d'or.

Précédemment, lors de la quatorzième exposition des sécessionnistes en 1902 qui rendait hommage à la sculpture de Beethoven réalisée par Max Klinger, Klimt avait réalisé une peinture allégorique, la Frise Beethoven dans laquelle on trouve déjà la présence d'un couple enlacé ; "interprétation visuelle d'un vers de Schiller "O joie, belle étincelle divine - Ce baiser du monde entier" que Beethoven avait justement mis en musique dans sa neuvième symphonie." (1)

Sur un fond de feuilles d'or et d'argent, et une mosaïque de fleurs colorées - et de pampilles en or - au sol, se découpe la silhouette enlacée du couple enveloppée dans un ample vêtement doré. Vertigineusement décoré, les motifs de celui-ci varient en fonction du sexe : des rectangles noirs et blancs pour l'homme, des corolles de fleurs et des ronds colorées pour la femme. De cet  ensemble travaillé à la façon d'une icône, émerge l'expression de l'intimité amoureuse : les mains, une épaule et le visage de la femme. Il en émane à la fois une certaine fougue masculine, l'homme embrassant la femme qui se tient agenouillée sur le sol et qui, les yeux clos, se laisse aller à la passion de l'amour et, à la fois, me semble-t-il, une grande tendresse soulignée par la protection de l'homme qui entoure sa compagne et par la position de ses mains sur le cou de celle-ci.

Ce rapport fusionnel et chaste à la fois, Klimt l'a peint à de nombreuses reprises, mais ici il est sublimé dans sa forme indéniablement la plus aboutie.

(1) Elsa Valtat, dossier de l'art n°123