Dans les bois -=- Harlan Coben

Par Charlie_bobine

Moi: - Pouvez-vous renouveler les autres volumes à la même date?

Commis: - Je vais vérifier. Je peux. À l'exception de «Dans les bois» qui est réservé.

Moi: - «Dans les bois», ah. Je pensais l'avoir remis, il y a plusieurs jours?! C'est bizarre. Je dois me tromper. Il n'est pas en retard?

Commis: - Non, il n'est pas en retard. La date de retour est le 15 février. Si vous ne le trouvez pas, il faudra attendre qu'il soit en retard et déposer une demande au...

C'est comme ça que j'ai cherché ce roman pour m'éviter une amende. Remerciements sincères à Saint-Antoine de Padoue, j'ai trouvé le roman hier, caché dans un sac écolo, dans l'espèce de faux garde-robe (qui se trouve à être la descente de cave). Je l'avais emprumté parce que ça me semblait du bon Coben. J'aime beaucoup Coben.

Je n'ai pas été déçue! D'entrée de jeu, l'histoire nous happe. Paul Copeland, procureur dans le comté d'Essex, est sur un des plus gros dossiers de sa carrière. Sinon, le plus gros: deux adolescents bien nantis sont accusés du viol d'une strip-teaseuse noire. Alors qu'il regarde sa fille de six ans exécuter des prouesses gymnastiques lors d'un petit spectacle scolaire, la veille de l'ouverture du procès, deux agents le somme de venir avec eux pour identifier un cadavre. Le cadavre avait sur lui, paraît-il, des objets identifiant hors de tout doute Paul Copeland. Le nom de Manolo Santiago ne lui dit rien. Mais peut-être le connaît-il de vue? Aussi se rend-t-il à la morgue. Non, décidément, ce Manolo Santiago lui est inconnu. Que faisait cet homme avec son numéro de téléphone dans ses poches? Il y a plus que ça. Parmi les effets personnels de l'inconnu se trouve plusieurs coupures de presse relatant le drame de l'été 1985 et... ce qui semble être une bague de fille. La bague de sa soeur qui a disparu cet été-là. Que lui est-il arrivée? Pourquoi n'a-t-on jamais retrouvé son corps et celui de Gil Perez? Ont-ils connu le même sort que les deux autres adolescents? Puis, le déclic se fait à son cerveau, il demande à voir si l'homme sur le chariot roulant porte une cicatrice sur un bras. Il en a une. Serait-ce Gil Perez? Dans ce cas, ce pourrait-il que sa soeur soit toujours vivante? Que s'est-il donc passé lors de cette funeste nuit?

C'est une intrigue un peu banale au début (une histoire de meurtres non-élucidés il y a 20 ans, dont 2 corps non pas été retrouvés, une des deux personnes refait surface... ça sent le réchauffé un peu), mais qui s'entremêle à ce procès pour viol et finalement, à tellement plus que cela. Il y en a un peu pour tous les goûts: énigmes, espionnage, drame, romance(!). J'en oublie sans doute. Ça foisonne, ça nous tient en haleine, même ce qui semble être des moments plus plats viennent en fait rajouter des informations qui font leur chemin et continuent d'attiser notre curiosité. Mais que s'est-il passé dans ces bois, bordel? À un moment, j'ai même soupçonné Paul (pour me rappeler que ce serait contraire aux règles des romans policiers, de nous donner comme meurtrier le personnage principal, non?). Bref, il y a plein de rebondissements, c'est bien ficellé, bien mené. Le style de Coben n'est pas exceptionnel (mais là, la traduction y est pour beaucoup, j'ai repéré plusieurs coquilles), mais il est plus que potable. Il est accessible, sans fioritures mais maîtrisé (ce qui est finalement le plus important). On voit l'expérience du bonhomme.

Moi, ch'u conquise, quoi! Je l'ai dévoré en quelques heures, à temps pour le rendre (si ça ne prouve pas les qualités littéraires, ça prouve au moins que c'est très divertissant!). 4.5/5