Chaque pays a-t-il l'opposition qu'il mérite ?

Publié le 16 février 2009 par Aurialie

En accompagnement de la nouvelle version de son site web, Svobodanews.ru s'est alloué les services du dessinateur Igor Gontcharouk, qui officiait précédemment à Ogoniok. Sur internet il y a peu d'informations sur le personnage : "né en 1945, il est membre d'un syndicat, aime boire de la bière et dessiner pour les magazines et livres". Son style est facilement reconnaissable : il dessine à l'aquarelle. Ses dessins, au nombre de deux pour le moment, font partie de la rubrique "Суверенный смех" (le rire souverain), réservée "à ceux qui sont prêts à une lutte acharnée pour les droits des citoyens de la Fédération de Russie par l'humour".

Le dessin publié cette semaine s'intitule "Le régime antinational est tombé", avec le sous-titre "Chaque pays a l'opposition qu'il mérite". Sur la tribune (comme au temps des grandes parades sur la place Rouge devant les dignitaires soviétiques), on voit, de gauche à droite, Garry Kasparov, Valeria Novodvorskaïa, Edouard Limonov et Boris Berezovski devant une foule de manifestants tenant des pancartes où il est écrit : "Le KGB doit être exsangue", "Il faut partager tout !", "Judo, go home !" (Judo doit certainement signifier Poutine, grand amateur de judo), "Vive le régime anti-antinational !" et "Nous t'aimons BAB" (BAB = Boris Berezovski).

Quatre internautes qui ont commenté le dessin ne l'apprécient pas vraiment, ils le considèrent comme très offensant, particulièrement pour Valeria Novodvorskaïa, dissidente soviétique et femme politique libérale russe. Et c'est vrai que dans un média d'opposition, il peut être déconcertant de trouver une critique de .. l'opposition. Mais cette dernière est assez disparate, sans réel programme commun, et sans légitimité dans la population russe. Alors, chaque pays a-t-il l'opposition qu'il mérite ? Peut être bien. Celle à Sarkozy en France n'a pas donné une image éclatante ces derniers temps.

Игорь Гончарук "Антинародный режим пал", акварель, предположительно, первая половина XXI века