Europe : une campagne qui se fait attendre

Publié le 15 février 2009 par Mediacratie

Question : que se passe-t-il le 9 juin 2009 ? Personne n’en parle et pourtant une nouvelle campagne politique se profile à l’horizon, celle de nos représentants au parlement européen. A quoi peut-on s’attendre en terme de communication et d’initiatives “originales” sur le net ? La question risque de rester encore en suspens quelques semaines.

Cet événement de la vie démocratique passe pour l’instant totalement inaperçu aux yeux des médias. Sur le web, quasiment rien à se mettre sous la dent. La crise est passée par là, ainsi qu’un certain effet de marginalisation de la fonction européenne. Rachida Dati peut témoigner de son enthousiasme face à ce nouveau challenge tant désiré

Petit tour des principaux partis. A l’UMP, on saute les étapes et on prépare plutôt les régionales de 2010. De nombreux prétendants ont déjà commencé leur pré-campagne en ligne : Valérie Pécresse en Ille-de-France, Jacques Le Guen en Bretagne ou encore Laurent Hénart en Lorraine. Le tout avec plus ou moins de moyens et d’idées. Mais l’Europe ? Ah si, Michel Barnier tient son blog à jour (en “.eu” SVP) et même son twitter, façon “agenda”.

Au PS, l’inventaire est rapide. Ne seraient-ils pas pressés de remettre le couvert et de raviver les tensions du référendum sur le traité européen ? Lot de consolation : un programme commun adopté par les partis socialistes et travaillistes européens, deux PDF à télécharger et à digérer.

Au Modem, le chantier est en cours. Un site de débat collectif semble être en construction et des groupes Facebook fleurissent. Aux extrêmes, le NPA et le parti de Gauche sortent tout juste de leur berceau et le FN cherche repreneur.

Attention ! A toute règle son exception. Les Verts proposent depuis octobre leur propre réseau social dédié à l’écologie en Europe. Support participatif de la campagne, le réseau compterait déjà 6.500 membres. Ces derniers peuvent ainsi contribuer à l’effort collectif de débat et de rassemblement autour d’un manifeste commun. Cette méthode audacieuse a le mérite de rassembler des sensibilités écologistes, habituellement dispersées, autour de la question européenne. Une tactique ouverte et audacieuse, pour une couleur politique en perte de vitesse lors des dernières élections.

Dans tous les cas, la thématique européenne a montré par le passé son potentiel de débats et de réflexions sur Internet. Alors même si ce n’est pas les dispositifs de communication qui feront l’élection, c’est bien avec les citoyens que les hommes et les femmes politiques doivent entreprendre l’échange. Ils auraient torts de délaisser cette consultation démocratique et de fuir le débat. Nous avons besoin d’Europe, et surtout de créativité pour nous y intéresser.

Il ne reste plus qu’à attendre que d’hypothétiques stratégies de communication web sortent des cartons pour pouvoir mesurer l’investissement de nos politiques dans la cause européenne.  En espérant que cela aille au-delà de l’adoption unanime de l’extension “.eu” ou de la GoogleMap des réunions publiques.

En attendant, en bon citoyen, je vous conseille pour vous informer le site Touteleurope.fr, le gardien du temple de l’actualité européenne et de ses enjeux.