Quelques sons de la chute du Mur

Publié le 14 février 2009 par Nobletc
Quelques sons de la chute du Mur

Une heure et demie de documentaire très routs. Caméra à la main, le réalisateur Uli Schueppel accompagne les membres des „Einstürzende Neubauten“ au fin fond de Lichtenberg, quartier de Berlin Est. Une première fois en 89, lorsque le légendaire groupe de Berlin Ouest y donne un concert. Une seconde fois vingt ans plus tard, lorsqu'ils reviennent sur les lieux et se rappellent.

C'était le 21 décembre 1989, dans la salle Wilhelm-Pieck de la centrale à charbon VEB. Une date dont tout le monde se rappelle: les fans de la RDA pour lesquels le rock destroy, mélancolique, et critique vis-à-vis du système capitaliste correspondait à leurs états d'âme au moment de la Chute du Mur. Le groupe que l'on suit en bus, du Checkpoint Charlie avec ses formalités douanières excessives à la salle de concert, au milieu d'un monde aussi étrange qu'étranger. Et probablement aussi Jack Lang qui, en visite officielle aux côtés de François Mitterrand, avait décidé de se faire une idée de la culture en RDA et s'était rendu – en limousine blanche – à ce concert dont il avait vaguement entendu parler lors du dîner.
A l'aide d'images de l'époque et d'images d'aujourd'hui, on se laisse conter la signification d'un tel concert pour les uns comme pour les autres. Le documentaire a le mérite de transmettre l'état d'esprit des Berlinois de l'Est au moment de la Chute du Mur, difficilement retranscriptible avec de simples mots. C'est également l'occasion de mesurer les transformations de Berlin, notamment de Berlin Est... [aparté: je compte bien me rendre sur les lieux en période post-Berlinale et mettre les images de la salle de concerts décrépie en ligne sous ce post. Que les curieux s'abonnent à la newsletter ou au fil RSS]
Mais que celles et ceux qui attrapent mal au ventre en regardant des films dogme s'abstiennent, certaines séquences sont vraiment vacillantes! De mon côté, j'ai eu la chance d'être à côté d'un Berlinois sympathique qui avait été au concert, se rappelait „des français en manteaux noir et écharpes blanches“ et accompagnait le film de ses remarques vraiment drôles pour conclure: „c'était vraiment quelque chose, en ce temps-là! On ne savait pas bien où on allait à l'époque. Maintenant c'est plus clair, non? La question c'est plutôt: qui va plus mal, la salle de concert de la centrale à charbon ou nos rockstars d'hier?!“ Et de s'esclaffer. „Von wegen!“
Uli Schueppel, „von wegen“
Séances Berlinale (catégorie Panorama)