Muséum de Toulouse, ou l’art de la conversation 2.0

Publié le 16 février 2009 par Philipprfabry

Au delà des problématiques de visibilité sur Internet, l’enjeu n’est plus simplement de s’adresser aux internautes, mais de dialoguer et d’interagir avec ces derniers. Cette évolution induit donc aux professionnels de s’approprier et d’utiliser autrement ce média, voire si on pousse ce raisonnement à l’extrême,  la nécessité de disposer de nouveaux profils pour gérer sa présence sur le Web, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Il est en effet bien loin le temps ou un webmaster pouvait se charger des différents aspects d’un site Internet (technique, animation, mise à jour…). Il est de plus en plus un “homme orchestre”.

En effet, peu d’acteurs peuvent se permettre de créer leur propre réseau social et doivent donc insérer leur marque, leur destination au sein de l’écosystème existant (sites d’avis, carnets de voyage, facebook, myspace etc.). On peut vraiment caractériser cette approche comme un marketing des réseaux sociaux.

A ce sujet, Annette Moser-Wellman du Media Management Center de la Northwestern University (Illinois) a publié en novembre 2008, “Six Competencies of the Next Generation News Organization“. Ce document expose 6 compétences qui sont de plus en plus indispensables pour travailler sa présence et surtout écouter la demande des internautes. Les trois premières compétences me semblent particulièrement stratégiques. Tout d’abord «The platefom Strategist », c’est-à-dire d’identifier finement les réseaux sociaux utilisés par ses clients et donc d’imaginer comment s’intégrer le plus efficacement au sein de ces derniers. Ensuite «The Marketer » qui consiste à voir comment engager la conversation avec sa clientèle. Enfin «The Community Builder» ou plutôt animateur de communauté qui tente de relier des internautes autour de mêmes centres d’intérêt, et surtout d’entretenir le dialogue entre les internautes et la destination, le lieu ou bien la marque.

Un bon site Internet ne suffit plus désormais pour être visible sur Internet. Il est indispensable de démultiplier les portes d’accès vers sa société. Le Muséum de Toulouse est un bon exemple d’une approche multicanal, et de la mise en place d’une stratégie globale sur le Web. Dès la page d’accueil du site on voit clairement que le musée a pensé sa présence sur les réseaux sociaux : Flickr, Facebook, un univers sur  Netvibes, partage de ressources via del.icio.us… Un parti pris me semble important dans l’approche du Muséum de Toulouse. Les contenus ont été en effet mis sous le régime de la licence creative commons. C’est-à-dire que vous pouvez réutiliser les contenus à partir moment où vous indiquez entre autre la provenance. Les institutionnels du tourisme devrait s’inspirer plus de cette bonne pratique d’autant plus que ce sont des données publiques…
L’animation est au coeur de la stratégie du lieu. On voit que l’on recherche à la fois d’entretenir une conversation “permanente” et surtout de profiter de ce dialogue pour améliorer encore plus la présence du lieu sur Internet. Quelques exemples ci-dessous du musée sur Flickr. On notera également que le l’animation suppose également de comprendre qu’il existe diffférents registres de conversation. Par exemple un commentaire sous la forme d’une photo induit également une réponse sous cette forme.

Enrichir les ressources du musées et engager la conversation avec ses publics :

On dialogue et on enrichit l’information :

Bref faire de la veille, écouter ses publics et converser est désormais centrale dans les stratégies Internet, mais encore faut-il disposer des ressources adéquates (moyens et ressources humaines). Il y a donc de profils et des postes à imaginer dans ce domaine.