Cellules de crises

Publié le 16 février 2009 par Chroneric

Faut-il incarcérer les fous ? C'est la question de l'année. Entre la tuerie belge et autres massacres scolaires américains, on se demande s'il ne serait pas mieux de traiter les impulsifs de ce genre comme des criminels ordinaires. Après tout, le résultat est le même : d'innocentes victimes sont tombées sous les coups des meurtriers.

Tout repose sur la détection du malade. Etait-il dans son état normal au moment des faits ? Les psychologues ont un rôle délicat à jouer. Avec Outreau, leurs limites professionnelles ont été atteintes en accordant une importance aveugle aux témoignages des enfants. Alors, on est en droit de poser la question de la fiabilité des analyses et des diagnostics médicaux. Les spécialistes sont des femmes et des hommes avec leur force et leur faiblesse. L'erreur est humaine. Comment savoir si le suspect ne joue pas un rôle, ne fait pas semblant ? De même que les enfants ont menti et ainsi fait accuser des personnes de viols, il pourrait très bien y avoir des menteurs chez les assassins, ce ne serait pas nouveau.

Pour éviter la prison, se faire passer pour fou est une solution que la loi française permet à tout à chacun. D'un autre côté, emprisonner un malade peut avoir des conséquences indésirables comme les agressions entre détenus ou les suicides. Mais emprisonner un malade, c'est aussi reconnaître que la personne mise en examen, qui ne comprend pas ce qui lui arrive et ce qui arrive, qui n'aurait pas commis ce geste fatal en d'autres circonstances ou état mental, est la même personne qui n'était plus elle-même pendant le drame. Psychologiquement, c'est un cas de conscience. L'accusé ne comprendrait pas pourquoi on lui reproche tant d'horreur alors qu'il a l'impression de n'avoir rien fait.

Peut-on accepter l'inacceptable sous prétexte d'un coup de folie, d'un bref moment d'absence ? Bien sûr, la personne qui se retrouve dans le box des accusés et qui s'avère être inculpée ne sera pas forcément relâchée. Elle fera un séjour, court ou long dans un établissement spécialisé censé la soigner et la suivre. Au risque de l'interpeller une nouvelle fois pour récidive. Il me semble, mais il faudrait demander aux spécialistes, qu'un fou ne l'est pas complètement et qu'il reste quand même une part de lucidité.

Je crois que l'on devrait traiter tous les assassins de la même manière et ne pas faire de différence, rien que par égard aux victimes et à leur famille. A la rigueur, la folie devrait être rabaissée au niveau des circonstances atténuantes. Un mort reste un mort alors pourquoi un assassin n'est pas toujours un assassin ?