Brive : Top 14 ou Premiership ?

Publié le 17 février 2009 par Ansolo

Au risque de passer pour un affreux xénophobe, on commence à trouver un peu exagéré la propension du CA Brive Corrèze de trouver systématiquement l'herbe plus verte chez nos voisins Anglais. D'un point de vue herboricole, pas de contestation possible. Mais sur le plan sportif, cela reste à démontrer.

On avait déjà pointé cette anglomanie briviste (ou plus précisément "celto-britomanie", puisque le CABCL compte dans ses rangs trois Gallois). Sans doute est-elle à rechercher du côté de Laurent Seigne qui a vraisemblablement apprécié son séjour (pourtant mitigé en termes de résultats) en Angleterre.

A l'heure actuelle, le club de Patrick Sébastien compte cinq sujets de sa très gracieuse majesté. Et ils pourraient bien être au moins six l'année prochaine, avec l'arrivée annoncée de Ricky Flutey, le centre de l'équipe d'Angleterre. Ce jeune Néo-Zélandais d'origine a en effet été recruté pour la saison prochaine. Ajoutons la possible signature de l'arrière Irlandais Geoff Murphy et nous aurons une équipe qui pourrait tout à fait débuter un match de Top14 sans aucun Français dans ses rangs !

Il ne s'agit pas de blâmer le seul CABCL, qui est loin d'être le seul club à pratiquer cette escalade des recrutements internationaux.

Mais au moment où l'on constate l'incapacité du XV de France à proposer un jeu digne de ce nom, et où l'on commence à entendre des voix qui pointent la part de responsabilité de notre championnat dans cette situation, le CABCL incarne les travers, pour ne par dire les dérives des clubs professionnels Français. A force d'aller chercher des joueurs à l'étranger, on prive les talents français de la possibilité de s'imposer dans des effectifs de plus en plus riches. Qu'on ne dise pas qu'un joueur talentueux finit toujours par percer. On sait bien, notamment chez les avants, qu'il faut du temps et des matches pour polir un diamant brut. Ce n'est pas en demandant aux jeunes d'aller jouer en ProD2 (voire en fédérale) qu'on leur permettra de franchir le cap qui sépare le bon joueur de l'international. Et ce n'est pas les quelques strapontins offerts dans des clubs moins bien classés du Top14 qui résoudra l'équation.

Une équation à plusieurs inconnues, dont les moindres ne sont pas l'équipe de France ou les victoires en H Cup.

On ne parlera pas d'identité du club, de mercenaires ou de désamour du maillot. Depuis l'avénement du professionnalisme, on sait que ces "valeurs" n'ont plus tout à fait la même cote qu'auparavant.

Si l'on ne place le débat que sur la seule question des ressources humaines (employons un langae de "professionnel"), on ne peut que s'inquiéter pour l'épanouissement des talents tricolores.

Aujourd'hui, l'exemple Gallois est dans toutes les bouches.

Regardez les effectifs composant les franchises qui évoluent en ligue Celtique ou en Heineken Cup.

Vous aurez un des facteurs d'explication de la belle santé des Diables rouges.