La joie de vivre

Par Madame Charlotte



Auteur: Émile Zola
Série : Les Rougons-Macquart 12/20
Éditeur : LivreDePoche
1ère édition : 1884
Nb de pages : 508
Lu : août 2007

Quatrième de couverture :
Près d'Arromanches, dans la maison du bord de mer où ils se sont retirés après avoir cédé leur commerce de bois, les Chanteau ont recueilli Pauline, leur petite cousine de dix ans qui vient de perdre son père. Sa présence est d'abord un surcroît de bonheur dans le foyer puis, autour de l'enfant qui grandit, les crises de goutte paralysent peu à peu l'oncle Chanteau, la santé mentale de son fils Lazare se dégrade, l'héritage de Pauline fond dans les mains de ses tuteurs, et le village lui-même est rongé par la mer. En 1884, lorsqu'il fait paraître ce roman largement autobiographique, le douzième des Rougon-Macquart, c'est pour une part ironiquement que Zola l'intitule La Joie de vivre. Car en dépit de la bonté rayonnante de Pauline qui incarne cette joie, c'est l'émiettement des êtres et des choses que le livre raconte. Après Au Bonheur des Dames, grande fresque du commerce moderne, c'est un roman psychologique que l'écrivain propose à ses lecteurs, un roman de la douleur où les êtres sont taraudés par la petit de la mort face à une mer destructrice.

Mon avis :
Zola fait partie des auteurs qui m'ont fait aimer la lecture. Je suis loin d'avoir lu tous les Rougon-Macquart mais mon adolescence a été marquée par cet auteur et les déboires de cette famille. Ce douzième volume est l'occasion pour moi de retrouver cet amour de jeunesse, et le plaisir est toujours le même. Pauline Quenu, nièce de Gervaise (L'assommoir) et cousine de Nana, sera l'opposée de cette dernière. Bonne et optimiste, son but sera de rendre heureux les gens autour d'elle. Les Chanteau puiseront peu à peu dans son héritage avec de moins en moins de scrupules et de plus en en plus de haine envers elle, la voyant comme une tentatrice. Refusant d'admettre la réalité Pauline sacrifiera son argent, son amour et son avenir pour le bien-être de tous, au détriment d'un bonheur égoïste. D'abord promise à son cousin Lazare qu'elle aime et qui l'aime, celui-ci en choisira une autre. Tiraillée entre sa jalousie et son amour pour lui, elle le laissera vivre son amour pour l'autre, allant même jusqu'à les marier. Une histoire qui aurait pu être banale si le personnage de Pauline n'était pas aussi fort, si le récit n'avait pas tant de profondeur et de poésie. Lazare est un brin énervant mais constitue l'opposé pessimiste et défaitiste de Pauline. On se demande encore à la fin s'ils étaient malgré tout fait leur pour l'autre. La scène d'accouchement à la fin du livre est particulièrement forte, décrite avec une poésie crue percutante. Un drame humain bouleversant, une misère sociale qui révolte. Sublime.