Anatole Deibler, "le raseur national" : plus de 400 têtes à son actif

Par Bernard Vassor

PAR BERNARD VASSOR

Anatole Deibler et Rosalie Rogis ......... "Ah ! mon fils, que voilà de jolies étrennes !!!" Déclaration de Louis Deibler à son fils, quand il apprit que celui-ci  allait lui succéder dans la noble fonction d'exécuteur des  hautes  oeuvres un premier janvier. ........... C'est un petit bonhomme discret qui épousa Rosalie Rogis, descendante d'une lignée de bourreaux. Il aimait faire la cuisine, il riait très fort quand il allait au cirque. Il a été est un des premiers français à passer avec succès le permis de conduire. Passionné de mécanique, il excellait dans son art : Il procéda à des exécutions double, triple et même parfois quadruple. On ne lui laissa hélas jamais le loisir d'aller plus loin. Né en 1863 à Rennes, il est mort à Paris atteint d'une crise cardiaque dans le métro, station Porte de Saint Cloud, le 22 février 1939 au petit matin, alors qu'il se rendait dans sa ville natale, à Rennes afin de procéder à l'exécution de Maurice Pilorge, qui, de ce fait garda sa tête sur les épaules quelques jours de plus !!!  Anatole oeuvra d'abord en Bretagne, puis il fut nommé exécuteur en chef à Paris en 1879. Il fut alors le seul bourreau officiant en France avec l'aide d'adjoints. Ce petit artisan besogneux tint à jour ses impressions sur 17 carnets comprenant 2000 pages.  C'est donc lui qui raccourcit les têtes anarchistes de la bande à Bonnot, et de Landru., Les exécutions étaient publiques et attiraient des foule immenses, jusqu'à 100 000 personnes parfois. Il fut un peu déçu de ne pas avoir eu la tête de Violette Nozière qui fut graciée, mais il se consola très vite en ajoutant à son actif la tête de Spada, le bandit Corse.