Le Château de Flamarens.

Publié le 20 février 2009 par Wawaa

Lors de mon passage à Flamarens, mi Juillet, je n’avais pas pu visiter le sublime château qui domine la sublime campagne de Lomagne. J’en avais fait le tour, admiré les contours dans une atmosphère matinale fort agréable : les lieux étaient paisibles, il était doux de s’y promener.

Il y eut d’abord un castrum qui fût la propriété d’une certaine Régine de Goth, nièce du pape Clément V. Mais le château actuel ne fut construit qu’au XV e siècle à l’initiative du seigneur de Flamarens, Jean de Grossole. Le 5 Février 1469, ce dernier fait un marché avec Jean Cazenove, un tailleur de pierre, pour la construction du château.

Le bail est assez surprenant ! Le tailleur de pierres accepte de construire le château en moins de deux ans à plusieurs conditions : 241 écus d’or, 50 mesures de blé, 21 pipes de vin rouge, 5 pipes de piquettes, 7 porcs âgés de 2 ans et 2 vaches convenables.

Le château fut agrandit en 1536, au nord, par Georges Dauzières puis au XVIII e siècle de somptueux décors l’étoffèrent. Le château que l’on qualifiait de  « bet dehoros, bet deguens » (beau à l’extérieur, beau à l’intérieur) devint au XIX e « poulit deforo, led dedéns » (joli dehors, laid dedans), peut être parce qu’il se délabrait de lui-même.

Pour couronner le tout, son magnifique donjon, fut malheureusement la cible de la foudre en 1943 ce qui provoqua un incendie dévastateur. Et bien que certains endroits furent épargnés, des pilleurs vinrent s’emparer de beaucoup de ce qui avait subsisté. Le château était tout simplement en ruine. Mais dès 1967, ses propriétaires, ainsi que les membres de l’association des amis de Flamarens, s’efforcèrent de rénover le château qui retrouva la grâce et la beauté qu’évoquait  l’abbé François au XVII e siècle dans quelques vers débordants de véracité :


Le superbe chasteau de tous costés domine
Sur les plus hauts endroits de la terre voisine ;
Sa tour, dont l’édifice est fort laborieux,
Semble à peu près cacher sa pointe dans les cieux.
Quel plaisir n’est-ce pas de voir cette structure
Embellie au-dedans d’une riche peinture,
De voir ces beaux degrez (1), ces planchers azurez,
Ces statues de marbre et ces chenets dorez.
L’artifice nouveau de ses tapisseries
Représente à nos yeux des campagnes fleuries,
Des arbres qui plantez sur le bord de ruisseaux
Servent d’ombrages frais à divers animaux.