Les couleurs du noir : les chiens ne font pas des chats !

Publié le 22 février 2009 par Myriam

Tout comme les chats, les chiens ont toujours fait partie de l'univers familier de Bonnard et je ne voudrais surtout pas que l'on me soupçonne de favoritisme après mon dernier billet ! Ursule peut dormir tranquille !

Cette toile de petit format (36,3 x 39,5 cm), peinte en 1891, met en scène deux caniches qui occupent l'essentiel de l'espace. Comme pour Le Chat blanc (voir la note précédente) le cadrage est resserré, inspiré des estampes japonaises. Sur un fond d'herbe crue "les deux animaux, en proie à une folie délirante, sont saisis en plein mouvement au moyen d'arabesques complexes et d'aplats de couleur noire" (1)

On s'imagine bien le combat un peu féroce auquel se livre les deux animaux, l'un prêt à bondir avec sa gueule ouverte et l'autre en replis sur le dos, dont on distingue un œil et la langue (par deux points blanc) avec ses pattes redressées pour se protéger. Leurs silhouettes noires, qui sont à la fois compactes et sinueuses, sont très expressives, et elles apparaissent telles des ombres chinoises, sur ce fond vert relativement uniforme. Ursule peut revenir à la maison !

(1) Claire Frèches-Thory, Nabis 1888-1900, 1993