Push

Par Rob Gordon
Annoncé comme un nouveau Jumper, réalisé par le tacheron Paul McGuigan, massacré à sa sortie par le distributeur... Autant dire que Push partait avec plus d'un désavantage. Mais si le film n'a rien de bien révolutionnaire, il vaut pourtant bien mieux que cela, d'abord grâce à un scénario inventif et plutôt habile. La mise en place a de quoi surprendre : après un court flashback en ouverture, on entre de plein fouet dans l'action, confronté à différents types de surdoués (watchers, sniffers, etc.) sans rien connaître ni de leur passé, ni de la mythologie de leur "espèce". C'est un peu comme commencer à regarder Heroes en plein milieu de la première saison : il y a plein de personnages, plein de références, on ne comprend pas tout, et il y a de quoi se perdre.
Sauf que dans Push, égarer le spectateur est un sacerdoce, et le film parvient à faire naître un certain mystère de ses personnages, dont on ignore suffisamment de choses pour qu'ils conservent une vraie aura jusqu'au bout. D'autant que les dons des héros, principalement mentaux, n'imposent pas un grand nombre d'effets spéciaux, ce qui change assez agréablement des habitudes pyrotechniques de ce genre de film. On s'arrête là pour les compliments : car McGuigan reste un affreux yes man à la mise en scène malpropre et impersonnelle et à la direction d'acteurs approximative. Il faut dire que son casting de seconde zone (Camilla Belle, Djimon Hounsou, Dakota Fanning) n'avait pas vraiment de quoi faire des merveilles... Quoi qu'il en soit, Push reste un divertissement pas idiot, en tout cas moins que la moyenne des pop corn movies qui envahissent nos écrans à longueur d'année.
5/10