Liège ne sera pas Capitale européenne de la Culture en 2015

Publié le 24 février 2009 par François Collette

C’est une ville wallonne qui sera « capitale européenne de la culture » en 2015 mais ce ne sera pas Liège car, c’est tout simple, elle ne sera pas candidate. 

Cette décision relève uniquement d’une volonté politique du conseil municipal majoritairement socialiste qui se serait in illo tempore engagé à ne pas faire de l’ombre au président du PS et maire de Mons, le flamboyant Elio Di Rupo, dont la cité est candidate sous sa houlette depuis quelques années déjà avec un dossier étoffé, blindé et verrouillé. CQFD.

Qu’à cela ne tienne, quelques valeureux Liégeois font de la résistance. Animés d’une volonté de rendre à leur bonne ville une image positive et dynamique qu’elle n’a plus, ce groupement a entrepris depuis plusieurs mois un travail de sape super médiatisé pour promouvoir contre vent et marée la candidature de Liège à cet évènement culturel aux retombées économiques importantes. Ce que les édiles refusent sur ordre d’en haut. Devant ce qu’ils considèrent comme une ignominie, ces généreux utopistes ont fait le siège de l’Hôtel de Ville pour réclamer et finalement obtenir une consultation populaire qui devrait décider oui ou non de la mise en route du projet, n’en déplaise au maire de Mons

Une consultation populaire a donc été organisée ce dimanche 22 février. Mais voilà, pour que le scrutin soit dépouillé, il y avait un préalable : les « votants » devaient représenter au moins 10 pc de la population âgée de plus de 16 ans, soit 19.100 personnes. Mais, catastrophe, ils ne furent que 18.466. Le scrutin fut donc déclaré invalide.

Que faut-il en conclure alors que les votants potentiels ont (quasi) tous reçu une convocation à temps et à heure et qu’il y avait 48 bureaux de vote répartis dans toute la ville ? Ben, que la culture n’a pas vraiment la cote à Liège en dehors des cercles d’initiés. Oui, mais encore ? Que la majorité de la population se fiche éperdument de l’image de sa cité et de son avenir. Que les gens ne se sentent pas concernés, qu’ils sont peu ou prou atteints du syndrome wallon, autrement dit de la propension à la passivité voire à l’immobilisme. Sans compter le lobby politique. Tout cela est affligeant. 

A la suite de ce mémorable flop, on s’agite comme des puces dans le marigot landerneau. Des recours en justice sont envisagés par le collectif auteur du projet, le MR (libéral) du tristement célèbre Didier Reynders – lui-même conseiller municipal d’opposition – s’en mêle et tire à boulets bleus sur la majorité socialo-catho du conseil qui campe sur les clauses du scrutin et la loi. La ministre communautaire de la Culture, socialiste elle aussi et nommée à ce poste par … son président Elio Di Rupo, devrait bientôt entrer en piste.

La particratie et le sous-régionalisme, ces deux plaies incurables en Wallonie, ont encore de beaux jours et les élections régionales du 7 juin n’y changeront rien.

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Mons 2015 et Liège 2015

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