S'ensuit un voyage vers Paris, où notre héros pense pouvoir trouver du taf auprès d'un vague magicien qui lui a laissé sa carte. Là, le film perd son côté thriller, et du même coup tout son intérêt. Car Paris selon Gavras a tout d'un gigantesque cliché bien réac, tout comme sa description de la misère sociale du pauvre Elias. Quant au dénouement, il est à la fois prévisible et raté, le dernier plan surchargé de sens confirmant l'absence de finesse d'un réalisateur bien balourd.
Dommage : dans la première partie, outre son utilisation du club comme prison involontaire du héros, Eden à l'ouest montre également comment un physique peut tout changer. Elias est beau, et son allure fait craquer ces dames, dont certaines n'hésitent pas à l'aider plus que de raison pour s'attirer ses charmes. C'est dégueulasse, mais c'est probablement comme ça que ça se passe ; en tout cas, dans ces instants-là, le film convainc. En revanche, il ne dit absolument rien sur les immigrés clandestins, n'offrant ni constat ni interrogation. Le propos politique du film se résume en fait au second plan de certaines scènes : on y voit très régulièrement des équipes de journalistes, venues chercher çà et là du matériau pour leurs journaux, mais ne faisant absolument pas attention au drame humain se jouant devant elles. Idée acceptable, mais traitée une nouvelle fois d'une façon si pataude qu'on a à nouveau envie de dire à ce cher Costa d'arrêter une fois pour toutes de jouer les cinéastes à message.
5/10
(autre critique sur Sur la route du cinéma)