La France en Europe: Sarko met le turbo... Bravo!

Publié le 27 août 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

EDITORIAL RELATIO par DANIEL RIOT:OUI. J’applaudis. Et j’invite à applaudir, si tant est que cette exhortation ne semble pas présomptueuse. Qui d’ailleurs, de bonne foi, pourrait ne pas applaudir au discours de Sarkozy devant la conférence annuelle des ambassadeurs de France ?

On peut, bien sûr, contester ceci ou cela. Déplorer par exemple que la protection civile européenne et l’Europe de la Justice ne figurent pas dans les priorités définies pour l’Union. Bien sûr… Entre autres. Mais pour l’essentiel, dans le fond comme sur la forme, Sarkozy a tout fait (et bien fait) pour réunir une adhésion nationale, par-delà les clivages politiciens, à sa ligne diplomatique. Et, surtout,  pour atteindre ses objectifs au niveau européen.

Le dessein est clair. Les dessins restent à peaufiner en tenant compte des opinions des autres. Mais la voie tracée est bonne et la voix est forte. Y compris dans des clarifications fermes qui peuvent déplaire. Sur la Russie « qui joue d’une certaine brutalité de ses atouts ». Sur la Chine. Sur les nécessaires réformes pour que l’expression « ordre mondial » prenne (enfin) du sens (conseil de sécurité élargi, passage du G8 au G13, meilleur équilibre au sein du FMI). Sur la complémentarité entre l’OTAN et l’Union.Sur l'intelligence recouvrée dans les relations franco-américaines.

Dans une optique européenne, trois faits essentiels à mettre en relief :

1)   L’affirmation nette que « l’Europe est la priorité absolue » de la diplomatie française. Pas seulement dans les discours mais dans les faits. Y compris à travers des initiatives extra-communautaire : l’Union méditerranéenne ne se fera ni contre ni sans l’Union. Le renforcement des liens (sur de nouvelles) avec l’Afrique se fera  dans le même esprit. Les relations franco-américaines, aussi.

2)   La volonté de travailler « collectif ». L’insistance mise à louer les institutions européennes (la commission Barrosso notamment)  est à cet égard chargée de sens.

3)   Le sérieux de la préparation de la présidence française de l’UNION, avec trois priorités (immigration, énergie, environnement), un souci majeur (définir une « nouvelle stratégie européenne de sécurité » par une relance de l’Europe de la défense) et une réflexion de fond, par un Comité de Sages sur une question clef : « Quelle Europe pour quelles missions en 2020/2030 ».Une question qui  inclut bien sûr celle des frontières de l’Union, donc la « question turque »…qui doit comme il le souhaite être dépassionnée.

Si l’on ajoute à cela, l’accent mis à plusieurs reprises sur le primat des droits de l’homme, on voit bien que la diplomatie « active » de la France entre dans une ère nouvelle. De quoi, sur un plan franco-français, donner à Kouchner, Jouyet et Bockel de nouvelles raisons de se féliciter pour leur choix… Et de quoi, au  niveau européen, espérer un euro-dynamisme recouvré et salutaire. Comme dans les plus belles années Mitterrand-Delors… Si Sarkozy réussit à nouer avec Merkel les liens permanents et confiants que Allemands et Français savaient entretenir sous l’ère Mitterrand-Kohl. C'est possible. Il est même posible et souhaitable de faire mieux, sans que le moteur franco-allemand ne tourne que sur lui-même.

Sarko sur l'Europe met le turbo: Bravo!

Daniel RIOT