Aimé Césaire, le poète de la négritude.

Par Sandy458

Il aura porté l'Afrique dans sa chaire pendant toute sa vie, déclarant à l'envi en montrant ses mains : « Tous les matins au réveil, je souffre. »

Dans ces moments où la Guadeloupe et les Antilles expriment leur inquiétude, où les minorités tendent à sortir de leur polie invisibilité, j'ai éprouvé l'envie de rendre ce modeste hommage au poète et à l'humaniste martiniquais.

 


Photo : Aimé Césaire, buste commémoratif - oeuvre de Narcisse Ranarison, commune des Trois-Ilets, Martinique,

Auteur  Jean-Louis Lascoux, Wikimedia Commons.

Licence : ici

Né en 1913 en Martinique, petit fils du premier enseignant Noir de l'île, Aimé Césaire se révèle un brillant élève.

Obtenant l'attribution d'une bourse du gouvernement français, il gagne la métropole et poursuit ses études à Paris où il intègre la prestigieuse Ecole Normale supérieure.

Il s'y lie d'amitié avec Léopold Sédar Senghor auprès duquel il découvre une constituante refoulée de son identité : ses origines africaines.

En 1934, il publie un journal avec  d'autres jeunes étudiants africains dont Sédar Senghor, « L'étudiant noir » où, pour la première fois, apparaît le concept de négritude.

Ce concept, humaniste, vise à promouvoir l'Afrique et sa culture propre et à rejeter les projets d'assimilation culturelle voulue par l'Occident.

L'Afrique doit relever la tête et contrer le processus de dévalorisation imposé par l'idéologie colonialiste raciste.  

De retour en Martinique, Aimé Césaire devient enseignant - de 1939 à 1944 -  au Lycée Victor-Schœlcher à Fort de France avant d'être élu maire, député de la ville ou encore président du conseil régional de Martinique.

Homme politique mais aussi poète, il publie une œuvre imposante tant en poésie qu'au théâtre ou encore en tant qu'essayiste.

Militant dans l'âme, il dénonce les travers barbares des sociétés occidentales dans son Discours sur le colonialisme (1950).

En 1994, ce texte ainsi que Cahier d'un retour au pays natal sont inscrit au programme du baccalauréat.

Belle consécration pour le poète humaniste qui portait une grande attention à la promotion de la culture à destination de tous et à la valorisation des artistes locaux.

Décédé le 17 avril 2008, des dizaines de milliers de Martiniquais lui rendent hommage.

Sa mémoire est honorée par des obsèques nationales.

 


 « La colonisation, je le répète, déshumanise l'homme même le plus civilisé ;

(...) l'action coloniale, l'entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l'homme indigène et justifiée par ce mépris, tend inévitablement à modifier celui qui l'entreprend ; (...) le colonisateur, qui, pour se donner bonne conscience, s'habitue à voir dans l'autre la bête, s'entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-­même en bête. »

(Discours sur le colonialisme, 1950).

 


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Le Conseil du Val de Marne a inauguré l'Espace Aimé Césaire le 7 février 2009.

Ce centre de documentation pédagogique de l'Education Nationale est doté d'une librairie, d'une médiathèque, d'une salle de conférence, de salles de formation et d'exposition.

Le département du Val de Marne a choisi de donner le nom d'Aimé Césaire à cet espace afin de rendre hommage à la personnalité au parcours exemplaire du poète.

Il est ouvert à tous : enseignants, documentalistes, professionnels de l'éducation, parents d'élèves et jeunes, bien entendu !

Espace Aimé Césaire, 40 quai Victor-Hugo 94500 Champigny sur Marne