Un robot pour numériser l’apparence 3D des objets

Publié le 28 août 2007 par Samuel Bouchard

L’image ci-dessus présente le résultat de travaux que j’ai effectué avec des amis du Laboratoire de vision et systèmes numériques (LVSN). Il s’agit de modèles 3D d’objets de différentes tailles qu’on a acquis avec le robot à câbles montré ci-dessous.

J’avait glissé un mot sur notre projet dans cet article sur la numérisation 3D automatisée. J’en reparle aujourd’hui parce que mes collègues du LVSN présentaient la semaine dernière notre papier intitulé “A Cable-driven Parallel Mechanism for Capturing Object Appearance from Multiple Viewpoints” à la conférence 3DIM.

Les modèles présentés sont le résultat de la combinaison de plusieurs centaines de photos prises automatiquement par une caméra embarquée sur un robot à câbles. La géométrie est approximative comparativement à ce que d’autres méthodes pourraient donner, comme avec un laser par exemple. Cependant, puisqu’on part de photos, le rendu est vraiment réaliste. L’utilisation de photographies permet aussi de tenir compte qu’un point de l’objet peut avoir différentes couleurs selon le point de vue duquel on le regarde. De plus, une caméra photo est vraiment moins cher que les capteurs lasers.

Un autre point intéressant du système est sa capacité à s’adapter à plusieurs échelles. On peut l’utiliser pour numériser une motoneige de 2.8 m de long, un buste de Richelieu d’une soixantaine de cm, un panache de chevreuil ou encore une petite statuette. D’ailleurs, c’était assez drôle de descendre la motoneige de mon père dans le sous-sol de l’Université pour aller la prendre en photo…

Une fois qu’on a eu plusieurs résultats, on a parlé à quelques personnes pour voir si ça ne pourrait pas les intéresser. On est allé voir des gens de jeux vidéo. Bien qu’ils aient trouvé les résultats intéressants, mon sentiment est que leurs affaires vont tellement vite et bien qu’une technologie doit être vraiment prête et avantageuse pour qu’ils se mettent à l’utiliser. De plus, la méthode doit s’arrimer parfaitement avec les outils qu’ils utilisent déjà. Dans notre cas, ce n’était pas évident parce que notre forme 3D n’était pas du tout obtenue en fonction d’être animée par la suite. De plus, même si on a une méthode automatisée, elle doit être vraiment pas chère parce que dans la conception 3D comme ailleurs, le cheap labor existe.

Une application qui, je pense, pourrait être intéressante est la numérisation pour le commerce en ligne. En effet, imaginez un commerce qui vend des objets dont l’apparence est importante et dont l’inventaire est considérable, comme les meubes par exemple. Si un IKEA de ce monde a un système pareil dans son entrepôt, tous ses meubles passent par le scanner et on les retrouve en ligne en 3D. On peut alors les regarder de tous les sens pour avoir une bien meilleure idée du produit. En plus de servir celui qui se cherche un divan, j’imagine que ça le ferait jaser.