Gran Torino - De et avec Clint Eastwood

Par Kilucru
GRAN TORINO
Un film de Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Bee Vang, Cory Hardrict, Geraldine Hughes, Brian Haley, Dreama Walker, Brian Howe, Doua Moua, Sarah Neubauer, Nana Gbewonyo, Christopher Carley, John Anton, Austin Douglas Smith..
Synopsis
Walt Kowalski est un vétéran quelque peu raciste de la guerre de Corée qui, pour sa retraite des usines Ford, s'est offert une Gran Torino de 1972. Une voiture qui attire l'attention des jeunes de son quartier, dont un jeune asiatique qui essaie de la voler en guise de rite d'initiation. Rattrapé par Walt, le jeune Tao déshonore la communauté Hmong par son acte et le force alors à s'amender auprès du vieil homme. Qui, bien sûr, ne veut pas de ce jeune dans son univers et va alors tout faire pour qu'il acquiert son indépendance, tandis qu'un gang menace la famille Hmong qui habite à côté de chez lui...
Gran Torino
Retrouver Clint Eastwood en retraité, aigri, le jour même des funérailles de son épouse.Un Clint grimaçant, de ce rictus qui met la bouche de travers et évoque le grincement de dents. Et il grince notre héros, sa famille, ses enfants et petits enfants personne ne trouve grâce à ses yeux. Seu, son vieux chien comme unique compagnon, une glacière de bières à portée de main, sur sa terrasse, ici dans ce qui devait être autrefois un quartier tranquille et paisible. Devant l’entrée son vieux pick-up et dans son garage, rutilante sa Gran Torino, objet de convoitise.

Hérité de ses années passés chez Ford, Walt Kowalski a aussi reçu un autre héritage bien plus lourd à porter, ses années de guerre, son passage en Corée, aussi voit il d’un drôle d’œil le quartier se peupler de sino-américains, les jaunes entre autres mots fleuris selon Kowalski. Un racisme bien ordinaire, plus bête que méchant, tout en jurons et appellations. ainsi ses quelques relations, de bar, son coiffeur, un rital, ne s’entend il pas surnommer le polack, on s’invective, se moque des origines des uns et des autres, et là Eastwood nous rappelle que l’Amerique n’est faite que d’immigrés si l’on excepte les populations indiennes largement minoritaires.
Walt Kowalski nous surprendra, nous arrachant même à maintes reprises des sourires et des éclats de rire, tant son personnage de bougon-ronchon est parfait dans l’excès. Mais peut-etre est-ce lui-même qu’il étonnera, s’intéressant, s’ouvrant à cette petite communauté, cette immense famille que sont ses voisins désormais redevables. Et ensuite lui-même à son tour recevra, réapprendra, la curiosité, à ouvrir son esprit, à partager.
Lui qui allume ses cibles, les petits caids du coin d’un index pointé, Eastwood qui détrône ici l’ancien inspecteur Harry, offrant à cet autre une belle part d’humanité et une fin digne d’Hollywood !
Signée Rédemption !
Merci !
Le Site officiel
CritiKat.Com "..Faut-il rappeler que la série des Inspecteur Harry, dont le rôle-titre était tenu par le même Eastwood, fut à l’époque considérée comme voisine du genre ? Gran Torino ne cesse de l’invoquer pour, semble-t-il, le retourner comme une crêpe, le dévitaliser en le replaçant dans une perspective morale, hors de toute catharsis sécuritaire. En témoigne ce passage presque onirique où Walt tombe sur trois lascars harcelant la soeur de Thao. Jusqu’au moment de dégainer, le personnage interprété par Eastwood, malgré son âge avancé, suit comme sur des rails la pente du vigilante : attitude cool et virile, punchline d’une efficacité redoutable, brusque explosion d’agressivité. Mais quand Walt sort la main de son veston, il n’en tire que de l’air : un simple geste de la main mimant un revolver imaginaire, successivement pointé sur les trois types éberlués.."
Le Monde.Fr - "Gran Torino" : le grand oeuvre crépusculaire de Clint Eastwood