L'étude menée par le gouvernement japonais sur les «réfugiés des netcafés» fait du bruit jusque dans la presse française:
Le figaro: Les "cyber-réfugiés" japonais
Plus de 5.000 sans-abri et jeunes travailleurs précaires dorment chaque nuit dans des cybercafés, certains étant même équipés de douches.
Libération: 5.400 «réfugiés des cybercafés» recensés au Japon
Le Japon estime à 5.400 le nombre de «réfugiés des cybercafés», en majorité des jeunes qui, souvent trop démunis pour louer un appartement, élisent domicile dans des cybercafés ouverts 24 heures sur 24, selon une étude gouvernementale publiée mardi.
Quelques remarques sur les articles:
-La photo utilisée sur le site de Libération est assez amusante. L'iMac a bien changé depuis et le lecteur ZIP disparu. Back to the 90's !
-Les articles soulignent avec surprise que ces lieux sont même équipés de douches. Ce qui m'a surpris hier, c'est de voir une pub dans le métro pour un netcafé à Osaka, équipé de machines UV.
-Les chiffres données: le gouvernement éstime ces «réfugiés» à 5400 environ. Mais, l'enquête semble concernée Tokyo et Osaka, elle a été conduite par téléphone auprès de 3246 établissements, mais seulement 1173 ont répondu.
Certes des chiffres rendant compte de la réalité sont difficiles à établir, mais il ne faut pas oublier qu'outre les netcafés, on peut également passé la nuit dans un MacDo ouvert 24/24, ce qui coûte encore moins cher (un café: 100 yens).
Dans les causes de cette affaire, on parle du «rejet de l'éthique traditionnelle du travail», c'est une explication donnée par les «analystes» nippons (sous-entendus les journalistes ?). Mais de quel rejet est-ce ?
-Est-ce le rejet du travail à vie dans une grande entrprise ? Il faudrait que les entreprises aient les moyens d'offrir cette éthique.
-Est-ce le rejet du «je gambarimasu» tous les jours à travailler pendant 10 heures et je suis payé 800 yens ?
-Est-ce le résultat d'une éducation pauvre à l'école et dans la famille, une incapacité à savoir se débrouiller seul, gérer un budget, bien se nourrir, dormir quand il le faut ?
Car l'enquête précise aussi qu'ils sont plus de 60.000, tous les jours, à rester toute la nuit dans un netcafé et donc à ne pas rentrer chez soi.